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Guide pratique – Apprenez vos champions

Premier guide pratique, et ô combien important : les champions du monde de F1 ! On en dénombre 33, allant de 1950 à cette année 2016.

Si vous découvrez la F1, ou si vous avez du mal à vous familiariser avec son histoire, il est capital de connaître ses champions sur le bout des ongles. Vous allez augmenter de façon drastique votre crédibilité en récitant d’une traite les 33 élus. Et aujourd’hui, en plus de connaître ces champions, nous allons les trier pour déterminer les méritants des “impostures” présumées.

LES OVNIS

Des personnes affirment que ces gens-là sont humains, chose que je crois à moitié. Ils ont marqué leur génération car ce sont des pilotes exceptionnels. Ce n’est pas du luxe de les connaître, c’est obligatoire.

Juan-Manuel Fangio : 5* (1951, 54, 55, 56, 57). Si vous ne le connaissez pas, prenez immédiatement la porte. L’Argentin a inscrit son nom à tout jamais dans les tablettes du sport auto. Comment ? Un pilotage hors norme et près de 50% de courses gagnées. C’est grâce à son coup de volant qu’est née l’expression “conduire comme un Fangio”. Fait amusant, Fangio a disputé toutes ses courses sans avoir le permis de conduire ! Il ne l’a passé qu’après avoir pris sa retraite sportive en 1961.

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Jim Clark : 2* (1963, 65). Clark n’est pas le plus victorieux ni le plus titré mais il est souvent retenu dans le top 5 des meilleurs pilotes de l’histoire. La raison est simple. Il a tenu les records de pole positions et de meilleurs tours en course pendant 21 ans et le record de victoires pendant 5 ans. Clark aurait pu avoir aisément le double de ces stats si les Lotus qu’il pilotait n’étaient pas aussi fragiles et si la mort ne l’avait pas fauché en 1968…

Alain Prost : 4* (1985, 86, 89, 93). Le seul champion français, et quel champion ! “Le Professeur” est son surnom. C’était des leçons de pilotage que recevaient les pilotes chaque weekends de course. Son aura est encore plus énorme quand on sait qu’il a battu Senna à plusieurs reprises en piste.

Ayrton Senna : 3* (1988, 90, 91). Considéré comme un Dieu pour certains brésiliens, le pilote était extraordinaire sur un tour de qualification ou sous la pluie. Sa lutte avec Prost a énormément contribué à la légende, de même que sa disparition, en pleine course en 1994.

L’un ne va pas sans l’autre ! Prost/Senna, Senna/Prost, à l’époque vous deviez choisir un camp. Les deux pilotes ont partagé la même équipe de 1988 à 1989 et mon Dieu que ce fut tendu. Cette relation complexe entre les deux hommes et encore sujette à comparaison de nos jours (exemples : Alonso et Hamilton en 2007, Rosberg et Hamilton entre 2014 et 2016).

Film title: Senna
Les deux plus grands de la F1 (et Thierry Boutsen à droite) – Montreal 1988.

LES MAESTROS

Ils sont tout aussi bons que les ovnis mais peut être avec un degré moindre. N’empêche, il FAUT les connaître, s’il vous plaît.

Alberto Ascari : 2* (1952, 53). Le dernier italien sacré champion. Oui, il n’y en a eu que deux. Ascari était un excellent pilote. Hélas, il perdit la vie en essais privés en 1955. Le brave homme a longtemps détenu le record de victoires consécutives (7) qui sauta en 2013.

Jack Brabham : 3* (1959, 60, 66). Brabham est le seul pilote à avoir été sacré champion sur une F1 portant son nom. Pilote et ingénieur hors pair, il a été le fer de lance de la nouvelle F1 : celle à moteur central-arrière.

Graham Hill : 2* (1962, 68). Hill aura couru 18 saisons. Une très longue carrière couronnée de succès qui lui valurent le surnom de “Mr. Monaco” , en raison de ses cinq victoires sur le circuit monégasque.

John Surtees : 1* (1964). Surtees était unique : seul pilote à avoir remporté la couronne de champion du monde sur deux et quatre roues. Une polyvalence absolue ! Cas unique pour “Big John”, il a été sacré en F1 sur une Ferrari… bleue et blanche.

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John Surtees et sa Ferrari 158 aux couleurs du North American Racing Team – Mexico 1964.

Jackie Stewart : 3* (1969, 71, 73). 27 victoires en 99 Grands Prix. Un record qui ne cédera qu’en 1987. Stewart était redoutable sur la piste, ses trois titres ont été remportés en écrasant ses concurrents. De plus, il a grandement œuvré pour améliorer la sécurité en F1, presque inexistante à l’époque.

Emerson Fittipaldi : 2* (1972, 74). Premier des trois brésiliens champions, “Emmo” était talentueux mais gâcha sa carrière en montant sa propre structure (ratée) brésilo-brésilienne au cœur des années 1970.

Niki Lauda : 3* (1975, 77, 84). On le surnommait “l’Ordinateur” tant il maîtrisait ses courses. Victime d’un terrible accident au Nürburgring, il envoya balader le prêtre qui lui avait donné l’extrême onction sur son lit d’hôpital ! Une détermination inhumaine qui lui fit remporter deux titres supplémentaires, dont un avec un demi-point d’avance sur son dauphin !

LES CONTESTÉS

Parfois, certains champions sont sacrés à bord de véritables avions et autres missiles sol-sol. Parfois, certains champions sont sacrés sans qu’un brin de concurrence ne voie l’aube d’une chance. Parfois, certains champions sont sacrés dans la polémique la plus totale. Bref, voici les contestés.

Nelson Piquet : 3* (1981, 83, 87). Le carioca était redoutable autant sur la piste qu’en dehors. Adepte des déclarations choc visant à déstabiliser ses rivaux, Piquet aura conquis ses trois titres dans la douleur et le scandale. En 1981, il profite de l’effondrement de Reutemann (leader depuis le premier GP de la saison) dans la dernière course. En 1983, on accuse son équipe Brabham d’utiliser un carburant illégal pour battre Renault et Prost. En 1987, il remporte le titre car son rival Mansell est à l’hôpital.

Michael Schumacher : 7* (1994, 95, 2000, 01, 02, 03, 04). Peut être le pilote le plus contesté de l’histoire de la F1. Soit on l’aime, soit on le déteste. En tout cas, Schumi détient presque tous les records de la F1. Parfois, il gagne sur soupçon de tricherie (1994), d’autres fois sur soupçon de favoritisme de la part de la FIA (2003), et encore d’autres fois sur absence totale de concurrence (2001, 2002, 2004). Certains enlèveraient bien jusqu’à quatre titres au Baron Rouge.

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Schumacher lors de son Grand Prix national en 1997. Crédit : Cord Rodefeld.

Damon Hill : 1* (1996). Le fils de Graham a connu un parcours chaotique avant 1996, quelques observateurs pensaient même qu’il n’obtiendrait jamais la couronne que son père portait autrefois. Mais (très) bien aidé par sa redoutable Williams FW18, Hill enlève le drapeau à damiers 8 fois sur 16 et remporte le titre ! De très mauvais choix de carrière ternissent toutefois le tableau Hill II.

Jacques Villeneuve : 1* (1997). Le début de carrière de Jacques Villeneuve est à l’image de son père, Gilles : impressionnant. Meilleur rookie en CART en 1994, champion en 1995 avec en poche les 500 miles d’Indianapolis, vice-champion de F1 1996, champion 1997 et… c’est tout. Pas une victoire de 1998 à 2006, comme si le Canadien avait perdu tout son talent d’un coup d’un seul. Doit-il ses titres à sa voiture alors ?

Mika Hakkinen : 2* (1998, 99). Sept ans de douleur après ses débuts, Hakkinen accède au titre mondial dans la meilleure voiture. En revanche, le Finlandais peine à conserver sa couronne en 1999 face au porteur d’eau de Schumacher (alors blessé) : Eddie Irvine. A l’aube du nouveau millénaire, rien ne va plus pour Mika qui est malmené par son équipier, David Coulthard (oui vous avez bien lu). S’en suivit une année sabbatique devenue retraite. Difficile de juger la qualité véritable de ce bon pilote. MAIS ! Mais Mika restera au-dessus à tout jamais grâce à ceci.

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Fernando Alonso : 2* (2005, 06). On lui donne volontiers le statut de meilleur pilote du plateau depuis des années, il n’empêche que cela fait déjà dix ans qu’il n’a plus été sacré. Alonso est passé tout près du coche en 2007, 2010 et 2012 mais il a fini respectivement à 1, 4 et 3 points du champion. Simple manque de chance ou intervention des esprits du sport auto ?

Lewis Hamilton : 4* (2008, 14, 15, 17). Hamilton a tout eu tout de suite : la meilleure voiture, le meilleur équipier, le meilleur team. Seules les saisons 2009 et 2011 furent à oublier pour Hamilton, qui était largué dans le peloton. Ses trois derniers titres, acquis dans une F1 courant contre des GP2, manquent terriblement de saveur.

Sebastian Vettel : 4* (2010, 11, 12, 13). Comme avec Schumacher, Vettel a écrasé la F1 entre 2010 et 2013, peut être de façon trop aisée. Il est normal que certains s’interrogent sur un éventuel favoritisme de la part des instances dirigeantes ou d’une voiture chaque année à la limite du légal, décrédibilisant totalement la réputation de Vettel…

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Sebastian Vettel en 2011. Crédit : Jorge.

Nico Rosberg : 1* (2016). Il est très difficile d’émettre un jugement sur Rosberg. Il a certes battu Michael Schumacher lorsqu’ils étaient équipiers mais le septuple champion avait perdu de sa superbe. Hamilton l’a dominé depuis 2014, si bien qu’il aura fallu une dizaine de pépins techniques chez ce dernier pour que Rosberg soit sacré en 2016.

LES ERREURS DE CASTING

Ils sont entrés dans le club des champions on ne sait trop comment. En vérité, leur nom n’était même pas sur la liste du videur…

Phil Hill (aucun lien) : 1* (1961). C’est en 1961 que le premier champion du monde américain est sacré. Les Ferrari 156 étaient au-dessus et surtout un homme l’était : Wolfgang von Trips. A deux courses de la fin, von Trips est victime d’un accident mortel à Monza. Phil Hill remporta la triste course et devint ainsi champion en lieu et place de von Trips.

James Hunt : 1* (1976). Si vous avez vu Rush de Ron Howard, alors vous connaissez tout de James Hunt et Niki Lauda. Sinon, et bien Hunt était un bon pilote mais également un alcoolo doublé d’un coureur de jupons invétéré. Il profita de l’accident de Lauda (qui menait largement les débats en 76) pour refaire son retard et arracher le titre avec un point d’avance sur l’Autrichien encore convalescent.

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Keke Rosberg : 1* (1982). Bien que rapide et doté d’une très belle paire de boules, le Finlandais n’aurait jamais dû rien gagner. En 1982, tout devait se jouer entre Pironi et Villeneuve, avec Prost comme arbitre. Mais la fiabilité fit défaut à Prost, Villeneuve se brouilla avec son équipe (et Pironi) puis se tua et Pironi fut victime d’un grave accident qui mit un terme à sa carrière. Tout ça en quelques semaines. Dans une voiture moins performante, Rosberg engrangea de précieux points et fut titré à la 16e et dernière course de la saison, avec une seule victoire.

Nigel Mansell : 1* (1992). Comme le disait si bien Nelson Piquet : “Il joue au golf, moi au tennis. Il aime les femmes laides, moi les belles. Enfin, j’ai gagné trois championnats et lui en a perdu trois.” Mansell, “l’idiot rapide” selon ce même Piquet, a en effet perdu trois championnats alors qu’il était en bonne position : 1986, 1987, 1991. Il était également connu pour ses pannes de cerveau. Mais en 1992, avec la meilleure voiture du plateau et sans concurrence, il remporta enfin la récompense suprême.

Kimi Raikkonen : 1* (2007). Qui aurait pu penser, à deux courses de la fin de la saison 2007, avec 20 points encore à distribuer, qu’un homme à 17 points du premier allait être sacré champion ? Hamilton avait un boulevard d’avance mais a tout perdu en deux courses, et de quelle façon… Il reste coincé dans 5m² de graviers dans l’entrée des stands en Chine (!) et connaît une panne générale  de 20 secondes sur sa voiture au Brésil, le laissant loin dans le peloton. Et c’est ainsi que Raikkonen gagna.

Jenson Button : 1* (2009). Button était un bon pilote mais a-t-il eu la carrure d’un champion ? Sa carrière, déjà longue de 8 ans, sentait le sapin fin 2008 lorsque son employeur, Honda, ferma boutique. Etant racheté par son ancien directeur technique pour un euro symbolique, l’équipe va rafler les deux titres de la saison 2009 avec Button au volant. Depuis, quelques victoires mais plus jamais l’Anglais ne fut en position de remporter un autre titre.

LES OUBLIABLES

Ils n’ont pas démérité pour arracher leur(s) couronne(s) mais il est rare que les fans se souviennent du nom de ces champions. Piqûre de rappel.

Giuseppe Farina : 1* (1950). C’est le premier champion du Monde de F1, il est donc à retenir. Et figurez-vous que Farina est le neveu de Pinin Farina, le carrossier italien qui nous a pondu la magnifique 406 coupé.

Mike Hawthorn : 1* (1958). L’anglais était un sacré personnage, il avait l’habitude de courir avec un nœud papillon. Il remporta un seul titre, le dernier avec une F1 à moteur avant (Ferrari D246), avec un point d’avance sur son dauphin.

Denny Hulme : 1* (1967). Seul Néo-Zélandais sacré champion. A ses débuts en Europe, ses comparses furent quelque peu surpris de le voir conduire pieds nus ! Mais c’est avec des chaussures qu’il remporta le titre en 1967 sur Brabham.

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Denny Hulme portant le numéro 1 en 1968. Crédit : Bob Sanderson.

Jochen Rindt : 1* (1970). L’Autrichien vivait une saison de rêve en 1970. Armé de la Lotus 72 (qui roulera jusqu’en 1975), Rindt écrase et domine. Malheureusement, il périt en qualifications à Monza. Son avance sur ses rivaux était tellement énorme que Rindt fut sacré à titre posthume.

Mario Andretti : 1* (1978). L’Américain d’origine italienne a eu une carrière longue comme le bras : presque 50 ans passé sur les circuits ! Andretti a tout gagné aux States et remporta le championnat F1 1978 les doigts dans le nez sur la meilleure voiture. Certains l’oublient facilement car sa carrière F1 fait pâle figure face à sa carrière US. Et surtout parce qu’il avait feu-Ronnie Peterson comme équipier, le pilote le plus talentueux de sa génération.

Jody Scheckter : 1* (1979). Le Sudaf’ avait mauvaise réputation à ses débuts, celle d’un Pastor Maldonado. Il se racheta une conduite au milieu des années 1970 et remporta un titre avec une ultra-dominatrice Ferrari 312T4. Comme pour Andretti, Scheckter était bien moins connu et apprécié que son équipier, Gilles Villeneuve.

Alan Jones : 1* (1980). Décidément, on a eu trois champions oubliables en trois ans. L’Australien Jones était bourru et rapide. Il a remporté sa seule couronne dans une voiture au dessus du lot (la Williams FW07B). Et puis plus rien. Si ce n’est un come-back raté en 1985-1986.

Qui sera le prochain sur la liste ?

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