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LES BOURDES DE NIGEL MANSELL

Nigel Mansell. Ce nom évoque le souvenir d’un coup de volant dévastateur associé à un pied droit terriblement lourd dans toutes les têtes des fans de Formule 1. Mais malgré son titre de champion du monde 1992, le pilote britannique est passé par un chemin de croix avant de connaître le succès…

Je vous arrête tout de suite. Dire que Mansell est une tanche, c’est se mentir à soi-même. D’ailleurs si vous le pensez, quittez immédiatement cet article. Alors comme ça, vous osez classer Nigel Manselll, Beppe Gabbiani et Jean-Denis Delétraz dans la même catégorie ? Honte sur vous. Les Italiens ont surnommé Mansell “Il Leone” pour une raison et peu de pilotes reçoivent un tel sobriquet. Sa campagne 1992 est à montrer dans toutes les écoles de football F1 : 16 courses, 14 poles, 9 victoires et 108 points inscrits sur un maximum de 160.

Même si le pilote a une magnifique moustache, il a n’a pas vraiment la tête bien faite. Avant tout, il est connu pour ses innombrables fautes de pilotage et pannes de cerveau. Comme un seul article ne suffit pas pour recenser toutes ses erreurs, la rédaction de Formule moy1 a retenu trois bourdes ayant rendu Mansell célèbre.

“IL NE GAGNERA JAMAIS”

Si l’on dit que Mansell commet une bourde, alors Bernard Pivot nous parlerait de pléonasme. On ne compte plus les gaffes du pilote britannique : accidents bêtes, arrêts ratés, mécanique martyrisée, etc. En début de carrière, Mansell n’était pas encore considéré comme un top pilote mais plutôt comme un pilote de milieu de peloton. Et ça, même son équipe le savait.

Nous sommes en 1984, Mansell en est à sa cinquième saison de F1. Toujours chez Lotus, il est le paillasson de son équipier Elio de Angelis. Quand l’Italien score à presque toutes les courses, Mansell peine à suivre. Pourtant, le karma décide d’intervenir pour rétablir une justice. Dans les rues de Monte Carlo, le pilote Lotus saisit la chance de sa vie et signe le deuxième temps des qualifs. Et dans une course noyée par la pluie et illuminée par le génie d’Ayrton Senna, Mansell se déchaîne. Il prend le commandement des mains d’Alain Prost et ne veut surtout pas le lâcher.

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Prost (n°7) n’aura pas contenu Mansell (n°12) bien longtemps.

L’allure du Britannique est tellement folle qu’il colle jusqu’à deux secondes par tour au reste du peloton. Fidèle à sa réputation d’économe, Prost s’avoue vaincu et décide d’assurer la deuxième place. Sauf que Nigel continue de pousser comme si sa vie en dépendait et ce qui devait arriver arriva… Il perd le contrôle de sa Lotus et finit dans le rail. Peter Warr, son directeur, n’en revient pas. Deux ans que son équipe attendait une victoire… Tout s’envole. Peu après, Warr tient ces fameuses paroles, aujourd’hui inscrites dans les tablettes de marbre du sport auto :

“Nigel Mansell ne gagnera jamais un Grand Prix tant que j’aurais un trou du cul.”

Mansell quitte Lotus fin 1984 et achève sa saison derrière… Ayrton Senna, sur sa Toleman. C’est un peu comme si Daniel Ricciardo finissait derrière Pascal Wehrlein, pour vous dire. Le Britannique s’engage alors chez une écurie Williams en perte de vitesse. Malheureusement pour Warr, Mansell finit par en gagner une, dès 1985. Puis il en gagne deux, trois, quatre… Onze ans après la déconvenue de Monaco, Mansell quitte définitivement la F1 en totalisant 31 victoires et un titre de champion du monde. Je n’ose pas imaginer l’état du derrière de ce pauvre Peter Warr…

LE JOUR OÙ LE CERVEAU FUT PRIVÉ D’OXYGÈNE

Formule 1 millésime 1989. Pour tous les amateurs de sport auto, cette année est vraiment délicieuse. C’est le début de la guerre Prost-Senna et le théâtre du premier crash du Grand Prix du Japon, précipitant la victoire du Français au championnat. Mais connaissez-vous l’autre histoire de la saison 1989 ? Détrompez-vous, ce n’est pas à Suzuka que Prost a gagné sa troisième couronne…

En ces temps anciens, seuls les onze meilleurs résultats de la saison comptaient pour le championnat. Senna avait ainsi un avantage conséquent sur Prost puisqu’il a connu le plus d’abandons sur la période 1988-1989. Le Brésilien pouvait éliminer les zéros pointés de son total sans perdre de points, à l’inverse de son équipier. Par exemple, en 1988, Prost finit deuxième du championnat en ayant pourtant marqué plus de points que Senna !

La lutte pour le titre promet donc d’être intense. À quatre courses de la fin, tout peut arriver. Et, ça tombe bien, tout va arriver puisque Nigel Mansell prend le rôle d’outsider dans ce combat. Passé chez Ferrari, le pilote britannique se transcende : il gagne la manche d’ouverture, abandonne lors des cinq courses suivantes et concurrence Senna pour la deuxième place au championnat ! Au Portugal, Mansell oublie le pilote McLaren au départ puis prend le commandement des mains de son équipier Berger au bout d’une vingtaine de tours.

Premier coup de théâtre au moment de changer les gommes. Mansell pénètre dans la voie des stands au 40e tour. Son garage Ferrari est le deuxième, juste après celui de McLaren. Mais le Britannique loupe complètement son freinage ! Il s’arrête deux mètres plus loin, en plein milieu de la route ! Ses mécaniciens se précipitent sur sa voiture mais Mansell ne réfléchit pas une seconde, ce qui est regrettable. Il enclenche la marche arrière pour regagner son emplacement : erreur ! Cela est formellement interdit. Après être reparti à la troisième place, la sanction tombe. Le pilote est disqualifié.

Pourtant, Mansell est encore en piste. Il essaie de rattraper son retard en pilotant comme un fou furieux. Lorsque l’on présente le drapeau noir à Nigel, il l’ignore. Il n’a que Senna en ligne de mire. À chaque passage sur la ligne de départ/arrivée, le drapeau noir est agité devant un Mansell qui ne ralentit pas. Les communications nerveuses ne se font plus. Le cerveau ne donne qu’un ordre et il concerne le pied droit : écrase cette maudite pédale d’accélérateur.

Au 49e passage, l’improbable se produit. Mansell, disqualifié depuis trois tours, essaie de dépasser Senna pour la deuxième place. Dans une tentative désespérée, Mansell se déporte sur la droite de Senna, ayant l’intérieur du virage pour lui. Mais le Brésilien ne cède pas. Il prend son virage normalement, forçant n’importe quel pilote à avorter toute tentative de dépassement.

Mais Mansell n’est pas du tout n’importe quel pilote. Il conserve sa position et… percute l’arrière de Senna, lui brisant sa suspension dans l’affaire ! Les deux partent dans le bac à graviers. Plus qu’un simple accrochage entre deux pilotes, Senna vient de se faire sortir par un pilote qui ne devait plus courir depuis déjà trois tours !! Cet abandon forcé plombe ses chances de titre. Il n’aura plus qu’une chance et ce sera à Suzuka. Le reste appartient à l’histoire…

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Vous avez dit Suzuka 90 ?

Senna et Ron Dennis, patron de McLaren, sont hors d’eux. Dennis débarque dans le stand Ferrari pour balancer son poing dans la tronche de celui qui veut bien. Jean-Marie Balestre, président de la FISA, intervient directement. Il suspend Mansell pour une course et lui inflige une grosse amende. Cette suspension, Mansell ne la comprend pas. Sa défense ? “Je n’ai pas vu le drapeau noir, je n’ai rien entendu à la radio.” Face à tout ce joyeux bordel et ce nouveau superbe coup de pub, Mansell annonce sa retraite… avant de revenir rapidement sur sa décision.

NE PAS CRIER VICTOIRE TROP VITE

Pour finir, j’étais obligé de vous parler de sa plus célèbre gaffe, en 1991. La saison 91 a été très difficile pour le Britannique. Lorsqu’il avait la possibilité de recoller sur Senna au classement général, Mansell trouvait toujours le moyen de tout foutre en l’air.

Grand Prix du Canada, cinquième round. Mansell compte déjà 36 points de retard sur Senna. Un écart monstre qui s’est construit en quatre courses seulement. À Montréal, la donne change. Senna abandonne pour la première fois de la saison et qui est en tête ? Mansell. Esseulé, le Britannique fait face à une easy win. Après tout, il est le pilote le plus rapide en piste en jouit d’un écart monstre face au second. Mais les démons de Monaco 1984 ne sont jamais loin…

Nous sommes au 69e et dernier tour de course. Mansell n’a plus que quelques virages à négocier pour gagner. Mais deux virages, quand on est Nigel Mansell, c’est le bout du monde. Le Britannique est sur un petit nuage, on le voit passer tout son dernier tour de course à saluer la foule, bras en l’air, en omettant parfois de changer de rapport de boîte. Le voilà qui arrive à l’épingle du Casino, entourée par des tribunes pleine à craquer. Pour Mansell, c’est son moment. Il fait de grands gestes aux spectateurs dans un virage qui ne négocie en première. Pourtant, il est sur le sixième rapport !

Cette faute d’inattention fait caler sa voiture, avec l’impossibilité de redémarrer en prime ! Mansell est bloqué sur la route, à 800 mètres du but. Comble du comble, c’est son ennemi juré Nelson Piquet qui vire en tête. C’est la troisième fois en quelques mois que Piquet hérite d’une victoire tombée du ciel. Ou quand l’homme le plus chanceux du monde rencontre le plus malchanceux. Beau joueur avant tout, Piquet déclare avoir “presque joui” (c’est bien ses paroles) en voyant Mansell garé sur le bas-côté.

Bien évidemment, ce ne sont que quelques gaffes dans une pléthore de courses magnifiques. En vue d’un éventuel procès pour diffamation, Formule moy1 tient à préciser que Nigel Mansell est un pilote de talent et un type comme ça (à mimer avec un pouce en l’air, ndlr).

Bon, il aura quand même droit à une partie deux.


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