Comme indiqué dans notre précédent article, Bernie Ecclestone a un goût prononcé pour les billets verts. On pourrait penser que personne en Formule 1 n’est parvenu à faire perdre de l’argent à Mr. E, pourtant c’est faux !
Petit flashback. Avant d’être le chef de file de la FOCA et le futur ex-argentier de la catégorie reine du sport automobile, Ecclestone n’était qu’un simple et honnête directeur d’équipe au début des années 1970. Mais lors de ses deux premières saisons à la tête de Brabham, Bernie ne gagne rien. Ses voitures se font remarquer uniquement grâce à leur robe d’un blanc immaculé, encore tenue à l’écart de tout sponsoring.
CASINO ROYALE
Le vent finit par tourner dès le coup d’envoi de la saison 1974. À bord de la superbe BT44, Carlos Reutemann fait chavirer la foule sur le circuit de Buenos Aires. Le régional de l’étape a course gagnée mais il est stoppé net par une panne sèche dans les derniers tours !
La forme olympique de Reutemann se poursuit en Afrique du Sud, troisième Grand Prix du calendrier. Qualifié quatrième, le pilote a les armes pour prétendre à la victoire. Et en attendant le départ de la course, le paddock se repose au Ranch de Kyalami…
Quand certains se baignent ou se dorent la pilule, Bernie Ecclestone préfère jouer au poker avec John Goossens, représentant de Texaco. Miser quelques dollars ? Pff, laissez-moi rire ! Les deux hommes ont trouvé quelque chose de bien plus intéressant. C’est un accord de sponsoring qui est en jeu !
C’est bien simple : si Bernie gagne, Texaco lui donne 3 000 dollars pour pouvoir sponsoriser les Brabham pour la course. Mais si Goossens l’emporte, les monoplaces britanniques rouleront gratuitement avec des stickers Texaco !
Mauvaise main, bluff raté ou peut-être un as de pique planqué dans le short de Goossens ? Toujours est-il qu’Ecclestone est battu ! Le Britannique fait donc poser des autocollants Texaco entre les qualifications et la course sans recevoir un seul centime en retour.
Et la chance du pétrolier américain ne va pas s’arrêter là. Le samedi (jour de la course en Afrique du Sud), Reutemann s’envole vers un premier triomphe autoritaire en Formule 1, le premier pour un Argentin depuis Juan Manuel Fangio. C’est également le premier succès d’Ecclestone comme directeur d’écurie et une magnifique publicité pour Texaco…
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