LA FACE CACHÉE DE DAVID COULTHARD

LA FACE CACHÉE DE DAVID COULTHARD

[:fr]

Même s’il a failli finir champion du monde (à une centaine de points près), il en a connu des passes difficiles notre David Coulthard. On se souvient de ce pilote des années 2000 filant à la vitesse de la lumière dans sa McLaren argentée. Moins dans sa Williams cabossée…

L’Écossais surnommé DC a arpenté les pelotons de F1 de 1994 à 2008. Une carrière longue comme le bras pour un homme présentant la mâchoire la plus carrée de ce sport. Et sa carrière est loin d’être ridicule. L’ami Coulthard a remporté 13 Grands Prix, a piloté pour les prestigieuses équipes Williams (quand ils étaient encore bons) ou McLaren (… pareil) et a fini cinq fois sur le podium du classement général.

Pourquoi est-ce que je perdrais mon temps à écrire sur ce pilote qui n’a rien demandé alors ? La réponse est simple. Coulthard est avant tout un Homme, avec un grand H. Et un Homme a ses blessures, ses faiblesses. Celles qu’il n’avoue qu’à demi-mot. Enfin bref, en quinze ans de F1, DC en a fait des bourdes. Et des belles.

COULTHARD LE LOSER

13. C’est le nombre de victoires en F1 de David Coulthard. C’est un nombre respectable, surtout quand on a connu des Damon Hill, des Kimi Raikkonen ou des Christian Klien comme équipier. Pourtant, le pilote Écossais aurait pu augmenter son compteur jusqu’à 15 ! Pour l’expliquer, il faut remonter jusqu’en 1995…

A l’occasion du Grand Prix d’Italie, Coulthard part depuis la première place. Sur un circuit de moteur, son V10 Renault est un atout majeur. DC va-t-il s’en sortir pour autant ? Il s’en sort, oui. Et par « s’en », je parle de la piste. Accrochez-vous bien, Coulthard met un terme à sa course… avant même qu’elle ne commence ! Dans le tour de formation, à la Variante Ascari, la Williams de tête part en tête à queue en tentant de chauffer ses pneus ! C’est un peloton médusé, maintenant mené par Schumacher, qui dépasse le pauvre Coulthard, resté scotché dans les graviers. Les pilotes achèvent alors leur tour et reprennent leur place sur la grille : le départ sera donné sans le poleman !

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=T0rql8hL9ag&w=656&h=369]

Les Dieux de la F1 se montrent cléments et décident d’intervenir au deuxième tour en provocant un carambolage de pilotes moyens. Drapeau rouge, la course est arrêtée. Après délibération, le premier départ est annulé et un deuxième départ sera donné. Coulthard saute sur l’occasion et dans son mulet. Treize tours après le second départ, DC tient bon en tête du peloton. Du moins jusqu’à ce qu’il ne parte encore en tête à queue ! Cette fois-ci, la Williams ne bougera plus du bac à graviers.

Si vous pensez que le Grand Prix d’Italie est un moment embarrassant pour David Coulthard, ce n’est rien comparé à ce qu’il allait vivre lors de cette même saison à Adelaide, Australie. Ce Grand Prix marque la fin de la saison 1995 et l’Écossais prend une option sur la victoire en s’emparant directement de la tête. Au bout de vingt tours de course, Coulthard a un confortable matelas d’avance sur son équipier Damon Hill et va effectuer son premier arrêt au stand.

Je vous propose de vivre ce petit moment insolite ensemble, au coin du feu.

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=9XpW8PTBx8k&w=656&h=369]

A ce stade-là, les mots ne sortent plus. Même les plus beaux lyricistes grecs ne sauraient décrire ce qu’il s’est passé à Adelaide le 12 novembre 1995. Enfin si, il y a bien « Bah David Coulthard s’est pris le mur d’entrée des stands » mais c’est bien plus que ça. Ce genre d’abandon est passible de prison à vie, sans remise de peine, dans 58 pays du globe.

Sur une note plus sérieuse, c’est très grave ce que nous a fait Coulthard en 1995. Ses erreurs à la pelle coûtent même le titre constructeur à Williams. En outre, DC élimine les deux Ferrari au premier virage à Monaco, part en tête à queue au deuxième tour au Canada, sort deux fois de la piste en deux virages au Japon… 50% de ses courses se soldent par un abandon ! D’un autre côté, Damon Hill n’a rien fait pour que la situation s’améliore mais c’est une histoire que je vous réserve pour plus tard…

COULTHARD LE TEAMPLAYER

DC, c’est aussi un grand « teamplayer », un gars qui ferait tout pour faire triompher le collectif sur le personnel. De toutes façons, comme nous l’avons vu plus haut, le type n’est pas à une victoire près… En 1996, McLaren est en pleine reconstruction et David a pour mission de ramener tout ce beau monde vers le haut du panier. Son nouvel équipier est un Finlandais portant le patronyme d’Häkkinen. Les deux hommes vont rester ensemble, enfin ensemble dans la même équipe, pendant six saisons ! Cela fait autant que la célèbre paire Schumacher-Barrichello.

Nous sommes en 1999. Entre temps, Hakkinen a remporté un titre de champion contre quatre victoires pour son équipier. Michael Schumacher vient de se péter les jambes à Silverstone et Ferrari est orpheline. Les espoirs de toute une nation, de tous les tifosi, reposent sur un homme : Eddie Irvine. Autant vous dire que Ferrari savait d’ores et déjà que c’était cuit. Il aura fallu les efforts incessants de Mercedes, Hakkinen et Coulthard pour qu’Irvine ait ses chances jusqu’au bout de la saison !

Cette remontada commence en Autriche. En qualifications, les McLaren occupent la première ligne et collent une seconde pleine à Irvine, troisième. Jusque là,  rien d’anormal. Soudain, Coulthard tente quelque chose qu’il n’a jamais tenté auparavant : une tentative de dépassement sur son propre équipier ! La scène se déroule sous nos yeux, dans le premier tour de course. L’Écossais saisit sa chance dans le deuxième virage et plonge à l’intérieur. Mais catastrophe, il arrive de trop loin et envoie Hakkinen en tête à queue !

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=2gasxhDIVgg&w=656&h=369]

Fort heureusement pour les nerfs de Ron Dennis, directeur de McLaren, Hakkinen parvient à repartir, dernier. Au jeu des arrêts aux stands, Irvine dépossède Coulthard de la tête de course. Hakkinen, lui, remonte ses adversaires quatre à quatre et parvient à accrocher le podium. Trop tard, le mal est fait. Avec cette victoire « cadeau », Irvine revient à deux points d’Hakkinen au classement général !

COULTHARD LE RAINMASTER

En plus d’être un redoutable (et c’est le cas de le dire) équipier, Coulthard est aussi un as sous la pluie. Par plusieurs fois, il a eu l’opportunité de nous montrer les talents qu’il possède. Et Dieu sait qu’ils sont nombreux.

La Formule 1 a connu sa meilleure course de tous les temps en 1998. Coulthard a eu la chance d’y participer. Comme d’habitude, il pleut en ce mois d’août à Spa-Francorchamps lorsqu’est donné le départ du Grand Prix de Belgique. Dans la descente de la Source vers le Raidillon, la visibilité est nulle. Les monoplaces ne font que soulever des gerbes d’eau titanesques. Soudain, à travers cet océan, une voiture surgit. Tel Moïse, cette McLaren vient séparer les eaux pour guider son peuple vers le mur de pneus.

Le prophète n’est autre que David Coulthard en personne. L’Écossais part en aquaplaning en pleine ligne droite, traverse la piste, heurte le mur intérieur, rebondit, traverse une deuxième fois la route et s’échoue contre le mur extérieur. Le tout est aussi lisse que sur le crâne d’un chauve. Bon, il est vrai que dans l’action, Coulthard ne manque pas de provoquer une cohue monstre qui élimine… quatorze voitures !

En toute logique, un deuxième départ est donné… moins six voitures, trop amochées pour être réparées. Au 25e tour de course, Coulthard évolue en antépénultième position, parvenant à contenir des cadors comme la Prost de Jarno Trulli et Shinji Nakano. Le tour d’avant, la McLaren avait été doublée par un Brésilien. Non, pas Rubens Barrichello (ce qui aurait été déjà honteux) mais Pedro Diniz… Dans ses rétros, à Coulthard hein, pas Diniz, une voiture rouge apparaît : Schumacher !

Le pilote Ferrari surnage et s’apprête à prendre un tour au brave Coulthard. Ce dernier reste scotché sur la ligne de course, peut-être en espérant que Schumacher se déporte sur la gauche pour le doubler. Sauf que Schumacher ne l’entend pas de cette oreille. Il reste sur la ligne la plus rapide. Et ce qui devait arriver arriva. Schumacher s’empale sur la McLaren alors que les deux n’étaient pas dans le même tour ! Sous la force de l’impact, l’Allemand perd une roue. Coulthard un aileron arrière.

La course des deux hommes est terminée. Si cela ne contrarie pas trop un Coulthard qui était à des années-lumière des points, Schumacher est passablement irrité. Lui qui pouvait prendre la tête du classement reste finalement deuxième à sept points d’Hakkinen. Dans une colère noire, le Baron rouge se rue dans le stand McLaren pour exprimer à Coulthard son point de vue sur la collision, non sans essayer de lui coller quelques pains dans la gueule.

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=TeAuQ2Xem4Q&w=656&h=369]

Un an plus tard, sur le Nurburgring, Coulthard récidive. La version édulcorée de « l’enfer vert » nous livre cette année une course dont le circuit a le secret. Oubliez ce que j’ai dit sur le Grand Prix de Belgique 1998, c’est cette course qui est la plus belle, folle, incroyable, tout ce que vous voulez, de la Formule 1 ! D’ailleurs, arrêtez de lire cet article, ou alors attendez la fin quand même, mais allez vous ruer sur cette course dès que vous le pouvez ! C’est un devoir en tant que fan de F1.

Spoiler alert : sur une piste semi-détrempée, Hakkinen se casse les dents et choisit les mauvais pneus. Coulthard tire les marrons du feu et récupère la tête après l’abandon d’Heinz-Harald Frentzen, dont l’existence est trop souvent oubliée. Si les choses restent ainsi, l’Écossais reviendrait à trois unités d’Hakkinen au championnat ! D’un coup, la pluie augmente d’intensité. Plusieurs rentrent mais pas Coulthard. Le pilote McLaren reste en pneus sec et finit par se faire piéger bêtement… En ratant son freinage, il est victime d’une des sorties de piste les plus lentes de l’histoire de ce sport. En revanche c’est bien assez pour stopper sa course.

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=I2I3HsxWPZ4&w=656&h=369]

C’en est fini des espoirs de titre pour DC en 1999. Avec 28 points de retard sur son champion d’équipier en fin de saison, Coulthard n’arrivera jamais plus à approcher de si près la couronne mondiale. Étrangement, son taux de bourdes n’atteint plus son niveau d’antan à partir de la saison 2000. Dans ce nouveau millénaire, Coulthard produit notamment des dépassements de grande qualité.

Passé chez Red Bull en 2005, DC entame alors son processus de pré-retraite jusqu’à tirer sa révérence lors du Grand Prix du Brésil 2008. L’Écossais avait préparé cela minutieusement : déco spéciale sur sa voiture, caméra inédite logée sur son casque, etc. Mais les vieux démons ne sont jamais loin et sa dernière course s’arrête… au bout de deux virages. La raison : un accrochage, what else?


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Even though he almost clinched the world championship (a couple 100 points short), our David Coulthard has faced difficult times. The audience remembers this 2000s driver going at the speed of light in his silver McLaren. But do they remember him retiring his dented Williams-Renault?

The Scotsman nicknamed DC raced in Formula 1 from 1994 to 2008. A career as long as your arm for a man with a jawline similar to a square with proper right angles. But I digress. Did you know his racing career is far from being ridiculous too? DC won 13 races, drove for famous teams like Williams (when they were still good) or McLaren (… same) and was runner-up or second runner-up five times.

Why should I lose my time writing about this driver that clearly doesn’t deserve it? The answer is simple. Coulthard is first and foremost a Man, with a capital M. And a Man has wounds, he has weaknesses. In 15 years of racing, DC’s blunders tally went through the roof.

BUNGLER COULTHARD

13. That’s all the races DC won in Formula 1. A fair number, especially when his teammates were Damon Hill, Kimi Raikkonen or Christian Klien. However, the Scotsman should’ve pushed this number up to 15! Let me explain, we need to go back to the year 1995…

1995 Italian Grand Prix, held in the Autodromo Nazionale di Monza. Coulthard is on pole and Monza is all about engines, so his Renault V10 is a major advantage. Is DC going to do OK? Not really. Hold on to your seats, Coulthard ends his race… before it even starts! On the formation lap, at Variante Ascari, the Williams driver spins when trying to warm his tires up! It is a dumbfounded Schumacher-led pack that overtakes poor Coulthard, trapped in the well-named graveltrap. The rest of the field carry on for their spots on the starting grid. The race will start without its poleman!

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=T0rql8hL9ag&w=656&h=369]

The Gods of F1 show mercy however and take action at the end of lap 2 by provoking a multi-car pileup. The red flag is shown. Race director Charlie Whiting cancels the first start. A new one will be given shortly. Coulthard jumps at this chance by jumping in the spare-car. Thirteen laps later, DC is still in the lead. Well, he was until he spun once again! But this time, it’s for real. Race over.

If you thought the Italian GP was quite embarrassing for David Coulthard, you’re very wrong. It was literally nothing compared to what’s going to happen during the 1995 season finale in Adelaide, Australia. The Scotsman, early leader of the race, puts one hand on the trophy. After a twenty-ish laps, Coulthard has a comfortable lead over his mate Damon Hill. DC’s now heading to the pits for a quick stop.

Let’s watch this short clip together at the fireside.

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=9XpW8PTBx8k&w=656&h=369]

I’m speechless. Words simply can’t come out. Even the most talented Greek writters wouldn’t know how to describe what happened in Adelaide on November 12th, 1995. Well actually, one can say « DC took himself out by crashing against the pitwall », but it is so much more than that. In 58 countries, this kind of retirement is punished with life imprisonment without remission of sentence.

On a more serious note, what the hell did Coulthard do in 1995? Mistakes were made by the shovelful. And it actually costed his team, Williams, the title. In Monaco, DC eliminated both Ferraris before the first corner, spun on the second lap in Canada, spun twice in two corners in Suzuka… 50% of his races ended with a retirement! On the other hand, Damon Hill did nothing to improve the situation either. But it’s another whole story right there.

TEAMPLAYER COULTHARD

DC is also a great teamplayer, the type of guy that would do everything for the squad. Anyhoo, we already know that for the Scotsman, a win or a retirement won’t make much difference… In 1996, McLaren is in « work in progress » mode. David has been given the mission of making the team not suck anymore. His new teammate is Finland’s very own Mika Häkkinen. Both shared the same team for six years! As long as the famous Schumacher-Barrichello pair.

We are now in 1999. In three years, Hakkinen took his first championship and David only four wins. Michael Schumacher just broke his legs in Silverstone, leading to Ferrari being orphaned. The hopes of a whole nation, of all the tifosi, lie on a new man: Eddie Irvine. I sure can tell you Ferrari knew the game was up. Only ceaseless efforts from Mercedes, Hakkinen and Coulthard made Irvine believe he had his chance til the end of the season!

This remontada begins in Austria. Qualifying saw a McLaren front row lockout, both cars a whole second clear from Irvine, third. So far so good. But right off the bat, Coulthard tries something he never tried before: an overtaking attempt… on his own teammate! This abnormal scene takes place right before our very eyes, during the first lap of the race. The Scotsman seizes the opportunity and dives on the inside of the corner. Cataclysm ensues, as he comes from too far away and spins Hakkinen out!

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=2gasxhDIVgg&w=656&h=369]

Fortunately for McLaren boss Ron Dennis’ nerves, Hakkinen survives the attack but carries on dead last. During pitstops, Irvine steals the lead from Coulthard. Hakkinen, meanwhile, waltzes his way to the podium. Too late though, the harm is done. Coulthard’s « gift » to Irvine meant the Ferrari driver was now two points shy of Hakkinen in the standings!

RAINMASTER COULTHARD

Besides being a fearsome driver and making his teammates fearful, Coulthard is also an ace when it rains. Several times, he had the opportunity to show us mere mortals all he got. And God knows he did show everything.

Formula 1 experienced its best ever race in 1998. And Coulthard was lucky enough to be there. As usual, a picturesque summer rainshower strikes the Belgian Grand Prix. Lights go out, cars tumble down to Eau Rouge. There’s no visibility whatsoever, rain causes single-seaters to raise titanic spray of water. Suddenly, through this newly formed ocean, a car appears. Just like Moses, a McLaren comes to separate the waters and to guide its people towards the Promised guardrail.

The prophet is none other than David Coulthard himself. The Scotsman loses control on a straight due to aquaplaning. DC crosses the track once, hits the wall on the inside, bounces back to cross the road a second time and grounds to a halt next to the outside wall. The whole thing is as smooth as a bald head. Also, Coulthard takes out fourteen cars!

In all logic, red flag is shown and a second start is given less six cars, too smashed to be repaired in time. During the 25th lap of the second race, Coulthard is second to last. But he managed to hold back Formula 1 heavyweights Jarno Trulli and Shinji Nakano. The lap before, the McLaren was overtaken by a Brazilian driver. No, it wasn’t Rubens Barrichello (that would’ve been shameful too), it was Pedro Diniz… Now, the Scotsman sees red stuff getting closer in his mirrors: it’s Schumacher!

The Ferrari driver is in a race of his own right now. And he is ready to lap nice guy Coulthard. The latter is duct-taped to the racing line. Maybe he’s hoping Schumacher will swerve to the left to overtake him. But Schumacher thinks different™. He stays on the racing line, which is the fastest. What was bound to happen did happen. Race leader Schumacher impales himself on the backmarker! The impact costs the German a wheel and the race, and Coulthard his rear wing.

Their race is over. Coulthard couldn’t care less ’cause a point-scoring position was light years away. But Schumacher is not impressed. A win would’ve gifted him the championship lead and a retirement means that he’ll stay second, seven points behind Hakkinen. The Red Baron fell into a fit of rage, rushed to the McLaren garage to tell Coulthard his point of view on the incident… and let’s be honest, he also tried to punch him in the face.

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=TeAuQ2Xem4Q&w=656&h=369]

One year later, on the Nurburgring, Coulthard’s back at it again. The Green Hell « Light » delivers one kind of a race. Oh man it did. Forget what I said on the 1998 Belgian GP, this is it. That’s what I’m talking about, the best one (yet): this race had everything! Beauty, craziness, sadness, suspense, you name it! You know what, you should stop reading this article, or maybe wait until the end, but right after go watch the 1999 European Grand Prix! As a F1 fan, it’s a duty.

Spoiler alert : A semi-soaked wet race sees Hakkinen lose everything by choosing the wrong tires. Coulthard reaps the benefits and takes the lead after Heinz-Harald Frentzen’s car breaks down. If things stay the same, the Scotsman would be three points shy of Hakkinen in the standings! All of a sudden, it rains harder. Some pit but not Coulthard. The McLaren driver stays with his dry tires on a wet track! Eventually, he makes a silly mistake… DC misses his braking point and goes off the track at the slowest speed everBut that’s enough to end his race.

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=I2I3HsxWPZ4&w=656&h=369]

That’s the end of DC’s title hopes for 1999. The Scotsman ends his season 28 points behind his now two-time world champion teammate. Coulthard will never manage to be this close to the crown ever again. Strangely, his number of blunders decreases in 2000 and keeps decreasing the years after. In this new millennium, Coulthard even makes top-notch overtakes.

The McLaren years now over, Coulthard becomes a Red Bull driver in 2005. The retirement planning kicks in and the final decision is made in 2008. The Brazilian Grand Prix will be his last race. The Scotsman prepares this event very carefully: a one-off livery on his car, a tiny camera located in his helmet, etc. Maybe this reawoke the old demons or whatever but DC’s race ends on lap 1, corner 2The reason: a crash, what else?


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[:es]

Même s’il a failli finir champion du monde (à une centaine de points près), il en a connu des passes difficiles notre David Coulthard. On se souvient de ce pilote des années 2000 filant à la vitesse de la lumière dans sa McLaren argentée. Moins dans sa Williams cabossée…

L’Écossais surnommé DC a arpenté les pelotons de F1 de 1994 à 2008. Une carrière longue comme le bras pour un homme présentant la mâchoire la plus carrée de ce sport. Et sa carrière est loin d’être ridicule. L’ami Coulthard a remporté 13 Grands Prix, a piloté pour les prestigieuses équipes Williams (quand ils étaient encore bons) ou McLaren (… pareil) et a fini cinq fois sur le podium du classement général.

Pourquoi est-ce que je perdrais mon temps à écrire sur ce pilote qui n’a rien demandé alors ? La réponse est simple. Coulthard est avant tout un Homme, avec un grand H. Et un Homme a ses blessures, ses faiblesses. Celles qu’il n’avoue qu’à demi-mot. Enfin bref, en quinze ans de F1, DC en a fait des bourdes. Et des belles.

COULTHARD LE LOSER

13. C’est le nombre de victoires en F1 de David Coulthard. C’est un nombre respectable, surtout quand on a connu des Damon Hill, des Kimi Raikkonen ou des Christian Klien comme équipier. Pourtant, le pilote Écossais aurait pu augmenter son compteur jusqu’à 15 ! Pour l’expliquer, il faut remonter jusqu’en 1995…

A l’occasion du Grand Prix d’Italie, Coulthard part depuis la première place. Sur un circuit de moteur, son V10 Renault est un atout majeur. DC va-t-il s’en sortir pour autant ? Il s’en sort, oui. Et par « s’en », je parle de la piste. Accrochez-vous bien, Coulthard met un terme à sa course… avant même qu’elle ne commence ! Dans le tour de formation, à la Variante Ascari, la Williams de tête part en tête à queue en tentant de chauffer ses pneus ! C’est un peloton médusé, maintenant mené par Schumacher, qui dépasse le pauvre Coulthard, resté scotché dans les graviers. Les pilotes achèvent alors leur tour et reprennent leur place sur la grille : le départ sera donné sans le poleman !

Les Dieux de la F1 se montrent cléments et décident d’intervenir au deuxième tour en provocant un carambolage de pilotes moyens. Drapeau rouge, la course est arrêtée. Après délibération, le premier départ est annulé et un deuxième départ sera donné. Coulthard saute sur l’occasion et dans son mulet. Treize tours après le second départ, DC tient bon en tête du peloton. Du moins jusqu’à ce qu’il ne parte encore en tête à queue ! Cette fois-ci, la Williams ne bougera plus du bac à graviers.

Si vous pensez que le Grand Prix d’Italie est un moment embarrassant pour David Coulthard, ce n’est rien comparé à ce qu’il allait vivre lors de cette même saison à Adelaide, Australie. Ce Grand Prix marque la fin de la saison 1995 et l’Écossais prend une option sur la victoire en s’emparant directement de la tête. Au bout de vingt tours de course, Coulthard a un confortable matelas d’avance sur son équipier Damon Hill et va effectuer son premier arrêt au stand.

Je vous propose de vivre ce petit moment insolite ensemble, au coin du feu.

A ce stade-là, les mots ne sortent plus. Même les plus beaux lyricistes grecs ne sauraient décrire ce qu’il s’est passé à Adelaide le 12 novembre 1995. Enfin si, il y a bien « Bah David Coulthard s’est pris le mur d’entrée des stands » mais c’est bien plus que ça. Ce genre d’abandon est passible de prison à vie, sans remise de peine, dans 58 pays du globe.

Sur une note plus sérieuse, c’est très grave ce que nous a fait Coulthard en 1995. Ses erreurs à la pelle coûtent même le titre constructeur à Williams. En outre, DC élimine les deux Ferrari au premier virage à Monaco, part en tête à queue au deuxième tour au Canada, sort deux fois de la piste en deux virages au Japon… 50% de ses courses se soldent par un abandon ! D’un autre côté, Damon Hill n’a rien fait pour que la situation s’améliore mais c’est une histoire que je vous réserve pour plus tard…

COULTHARD LE TEAMPLAYER

DC, c’est aussi un grand « teamplayer », un gars qui ferait tout pour faire triompher le collectif sur le personnel. De toutes façons, comme nous l’avons vu plus haut, le type n’est pas à une victoire près… En 1996, McLaren est en pleine reconstruction et David a pour mission de ramener tout ce beau monde vers le haut du panier. Son nouvel équipier est un Finlandais portant le patronyme d’Häkkinen. Les deux hommes vont rester ensemble, enfin ensemble dans la même équipe, pendant six saisons ! Cela fait autant que la célèbre paire Schumacher-Barrichello.

Nous sommes en 1999. Entre temps, Hakkinen a remporté un titre de champion contre quatre victoires pour son équipier. Michael Schumacher vient de se péter les jambes à Silverstone et Ferrari est orpheline. Les espoirs de toute une nation, de tous les tifosi, reposent sur un homme : Eddie Irvine. Autant vous dire que Ferrari savait d’ores et déjà que c’était cuit. Il aura fallu les efforts incessants de Mercedes, Hakkinen et Coulthard pour qu’Irvine ait ses chances jusqu’au bout de la saison !

Cette remontada commence en Autriche. En qualifications, les McLaren occupent la première ligne et collent une seconde pleine à Irvine, troisième. Jusque là,  rien d’anormal. Soudain, Coulthard tente quelque chose qu’il n’a jamais tenté auparavant : une tentative de dépassement sur son propre équipier ! La scène se déroule sous nos yeux, dans le premier tour de course. L’Écossais saisit sa chance dans le deuxième virage et plonge à l’intérieur. Mais catastrophe, il arrive de trop loin et envoie Hakkinen en tête à queue !

Fort heureusement pour les nerfs de Ron Dennis, directeur de McLaren, Hakkinen parvient à repartir, dernier. Au jeu des arrêts aux stands, Irvine dépossède Coulthard de la tête de course. Hakkinen, lui, remonte ses adversaires quatre à quatre et parvient à accrocher le podium. Trop tard, le mal est fait. Avec cette victoire « cadeau », Irvine revient à deux points d’Hakkinen au classement général !

COULTHARD LE RAINMASTER

En plus d’être un redoutable (et c’est le cas de le dire) équipier, Coulthard est aussi un as sous la pluie. Par plusieurs fois, il a eu l’opportunité de nous montrer les talents qu’il possède. Et Dieu sait qu’ils sont nombreux.

La Formule 1 a connu sa meilleure course de tous les temps en 1998. Coulthard a eu la chance d’y participer. Comme d’habitude, il pleut en ce mois d’août à Spa-Francorchamps lorsqu’est donné le départ du Grand Prix de Belgique. Dans la descente de la Source vers le Raidillon, la visibilité est nulle. Les monoplaces ne font que soulever des gerbes d’eau titanesques. Soudain, à travers cet océan, une voiture surgit. Tel Moïse, cette McLaren vient séparer les eaux pour guider son peuple vers le mur de pneus.

Le prophète n’est autre que David Coulthard en personne. L’Écossais part en aquaplaning en pleine ligne droite, traverse la piste, heurte le mur intérieur, rebondit, traverse une deuxième fois la route et s’échoue contre le mur extérieur. Le tout est aussi lisse que sur le crâne d’un chauve. Bon, il est vrai que dans l’action, Coulthard ne manque pas de provoquer une cohue monstre qui élimine… quatorze voitures !

En toute logique, un deuxième départ est donné… moins six voitures, trop amochées pour être réparées. Au 25e tour de course, Coulthard évolue en antépénultième position, parvenant à contenir des cadors comme la Prost de Jarno Trulli et Shinji Nakano. Le tour d’avant, la McLaren avait été doublée par un Brésilien. Non, pas Rubens Barrichello (ce qui aurait été déjà honteux) mais Pedro Diniz… Dans ses rétros, à Coulthard hein, pas Diniz, une voiture rouge apparaît : Schumacher !

Le pilote Ferrari surnage et s’apprête à prendre un tour au brave Coulthard. Ce dernier reste scotché sur la ligne de course, peut-être en espérant que Schumacher se déporte sur la gauche pour le doubler. Sauf que Schumacher ne l’entend pas de cette oreille. Il reste sur la ligne la plus rapide. Et ce qui devait arriver arriva. Schumacher s’empale sur la McLaren alors que les deux n’étaient pas dans le même tour ! Sous la force de l’impact, l’Allemand perd une roue. Coulthard un aileron arrière.

La course des deux hommes est terminée. Si cela ne contrarie pas trop un Coulthard qui était à des années-lumière des points, Schumacher est passablement irrité. Lui qui pouvait prendre la tête du classement reste finalement deuxième à sept points d’Hakkinen. Dans une colère noire, le Baron rouge se rue dans le stand McLaren pour exprimer à Coulthard son point de vue sur la collision, non sans essayer de lui coller quelques pains dans la gueule.

Un an plus tard, sur le Nurburgring, Coulthard récidive. La version édulcorée de « l’enfer vert » nous livre cette année une course dont le circuit a le secret. Oubliez ce que j’ai dit sur le Grand Prix de Belgique 1998, c’est cette course qui est la plus belle, folle, incroyable, tout ce que vous voulez, de la Formule 1 ! D’ailleurs, arrêtez de lire cet article, ou alors attendez la fin quand même, mais allez vous ruer sur cette course dès que vous le pouvez ! C’est un devoir en tant que fan de F1.

Spoiler alert : sur une piste semi-détrempée, Hakkinen se casse les dents et choisit les mauvais pneus. Coulthard tire les marrons du feu et récupère la tête après l’abandon d’Heinz-Harald Frentzen, dont l’existence est trop souvent oubliée. Si les choses restent ainsi, l’Écossais reviendrait à trois unités d’Hakkinen au championnat ! D’un coup, la pluie augmente d’intensité. Plusieurs rentrent mais pas Coulthard. Le pilote McLaren reste en pneus sec et finit par se faire piéger bêtement… En ratant son freinage, il est victime d’une des sorties de piste les plus lentes de l’histoire de ce sport. En revanche c’est bien assez pour stopper sa course.

C’en est fini des espoirs de titre pour DC en 1999. Avec 28 points de retard sur son champion d’équipier en fin de saison, Coulthard n’arrivera jamais plus à approcher de si près la couronne mondiale. Étrangement, son taux de bourdes n’atteint plus son niveau d’antan à partir de la saison 2000. Dans ce nouveau millénaire, Coulthard produit notamment des dépassements de grande qualité.

Passé chez Red Bull en 2005, DC entame alors son processus de pré-retraite jusqu’à tirer sa révérence lors du Grand Prix du Brésil 2008. L’Écossais avait préparé cela minutieusement : déco spéciale sur sa voiture, caméra inédite logée sur son casque, etc. Mais les vieux démons ne sont jamais loin et sa dernière course s’arrête… au bout de deux virages. La raison : un accrochage, what else?


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Comments

  1. Bonnet

    Je ne me laisse toujours pas des images démentielles du Grand Prix de Spa 98, qui ravivent mon souvenir.

    Par contre, le coup des stands, je ne le connaissais pas.

  2. Bonnet

    Je ne me laisse toujours pas des images démentielles du Grand Prix de Spa 98, qui ravivent mon souvenir.

    Par contre, le coup des stands, je ne le connaissais pas.

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