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« Pour quelqu’un qui a toujours été devant, être derrière était merdique. Les départs étaient terriblement dangereux, vous vous retrouviez à côté de types comme de Cesaris… de types qui ne savaient pas tenir un foutu volant »
Le phrasé de Nelson Piquet, triple champion du monde, peut surprendre mais sachez qu’il n’est pas le seul à le penser. Andrea de Cesaris a piloté en F1 de 1980 à 1994 et n’a fini qu’un quart de ses courses qui s’élèvent tout de même à 208. La fiabilité de ses machines est à blâmer en partie, certes, mais l’Italien aux cheveux bouclés n’y allait pas de main morte non plus. Accidents, accrochages, sorties de piste, tête-à-queue, il aura décidément tout fait. « De Crasharis » , le surnom donné par ses pairs, avait toutefois une vitesse de pointe extraordinaire. Quand il ne se sortait pas de la piste, il lui arrivait de rivaliser avec des Lauda, Prost et autres Senna. Retour sur une carrière faite de pneus crevés et de tôles froissées.
MERCI MARLBORO
Le petit André est né à Rome le 31 mai 1959 d’une mère bûcheron et d’un père carrossier. Comme tout le monde, sa carrière commence par du kart. Les places sont chères pour grimper les échelons du sport auto, toutefois de Cesaris peut tout se permettre : Marlboro est son sponsor personnel et sert de machine à billets. En 1978, il fait le grand saut en monoplace en concourant dans le championnat anglais de Formule 3. Très vite, sa rapidité à se mettre dehors impressionne. Une année d’apprentissage dans les bacs à gravier plus tard, il termine deuxième du championnat derrière Chico Serra (et les Gipsy Kings).
Ses quelques victoires, couplées au soutien sans faille du cigarettier américain, permettent à de Cesaris de découvrir la Formule 2 dans l’équipe de Ron Dennis, futur propriétaire de McLaren. Le Romain enchaîne les courses avec la même cadence : podium, accident, podium, accident, podium. La récompense vint en fin de saison. En F1, Alfa Romeo vient de congédier Vittorio Brambilla alors qu’il reste deux courses. Andrea de Cesaris est appelé pour le remplacer au pied levé. Le début d’une sacrée histoire…
CONFIRMATION
Dennis se rappelle alors au bon souvenir des accidents de F2 et engage de Cesaris chez McLaren en 1981 aux côtés de John Watson. Solide première saison pour l’Italien avec six courses finies sur quatorze. Pour vous dire à quel point les mécaniciens avaient peur de l’animal, McLaren a délibérément retiré sa voiture à la veille du Grand Prix des Pays-Bas après un énième accident.
J’en rajoute une couche pour le plaisir. Sur une saison, un pilote casse sa voiture en moyenne, quoi, trois fois maximum ? Mais avant ce fameux Grand Prix de la honte, de Cesaris s’était crashé dix-huit fois. S’ajoute à cela bien évidemment le boulot pour tout reconstruire, chiffré à plus de 120 heures de travail… Étrangement, son nombre d’accidents en une saison est un record. Watson, douze places devant lui au championnat, a surement du se demander tout au long de la saison qu’est-ce qui était passé par la tête de Ron Dennis…
A la surprise générale, de Crasharis n’est pas reconduit par McLaren en 1982.
RETOUR AU BERCAIL
Il retourne donc dans la maison Alfa et fait tomber un autre record vieux de 19 ans (mais rien à voir avec les crashs désolé) : à 22 ans et 10 mois, Andrea devient le plus jeune pilote à partir en pole position. C’est sur le circuit urbain de Long Beach qu’il réalise cet exploit. Le jour de la course, il resta deuxième pendant une vingtaine de tours. Enfin un podium !
Ah non, on me dit dans l’oreillette qu’il finit dans le mur… En Autriche, il est tellement concentré en voulant doubler un concurrent qu’il se sort lui et son équipier Giacomelli. Il battra même son record de l’année précédente avec 12 abandons sur une année. La saison 1983 commence en fanfare avec une exclusion. Après avoir cassé pas moins de trois turbos lors des essais, il refuse de se soumettre au contrôle de pesée obligatoire de la fédé. Estimant avoir mieux à faire, et bien il regarda la course depuis les tribunes. Lors du Grand Prix de Belgique disputé à Spa-Francorchamps il part comme une balle à l’extinction des feux et ridiculise le poleman, un certain Alain Prost. En tête au premier virage, sa voiture ne tiendra toutefois pas la distance.
TETAKOU ET VENTRE MOU
Cela n’empêche pas Alfa Romeo de le congédier en fin de saison. Il part chez Ligier mais la voiture est nulle et le pilote aussi. Je ne vous surprends pas en vous disant qu’il abandonne 10 fois. 1985 sera du même acabit. En Autriche, il part dans une série impressionnante de tonneaux et en ressort indemne. Le Romain est complètement ailleurs puisqu’il pense n’avoir effectué que « oune pétite tétakou » . Enfin c’est ce qu’il dira à son patron Guy Ligier.
Il se fera virer sur-le-champ. Ligier ne le supporte plus :
« Si Andrea ne s’est pas tué dans cet accident, c’est bien parce qu’il a une chance insolente. La coque l’a préservé du pire. Ce soir, il pourrait être un homme mort, et nous une écurie en deuil. Psychologiquement, il n’est pas bien. Il est troublé, déstabilisé. Il n’est pas dans les dispositions idéales pour faire ce métier. »
De Cesaris trouve refuge chez Minardi l’année suivante et fait sa pire saison. Aucun point marqué, plein d’abandons, une non qualification et il se fait souvent devancer par son équipier, le débutant Alessandro Nannini. Rien ne changera chez Brabham en 1987. C’est ici que commence une série encore jamais vue en F1 : entre 1986 et 1988, le Romain va enchaîner 22 courses d’affilée sans voir le drapeau à damiers ! Même s’il monte sur le podium en Belgique et finit 8e en Australie, il ne termine aucune course de toute l’année 1987 ! Les principaux responsables ? Bayerische, Motoren et Werke. Le moteur BMW est un fardeau terrible pour l’équipe. Pas puissant pour un sou, fragile comme du cristal, il est même responsable de la mort de l’équipe, pour vous dire.
Suite à ce naufrage complet, Brabham ne participe pas à la saison 1988 et de Crasharis s’en va chez Rial, une toute nouvelle équipe fondée par Gunther Schimdt, ancien boss d’ATS. Les moyens sont inexistants et la voiture fait peur à voir. Dans un cercueil roulant, de Cesaris ne se dégonfle pas et fait une saison dont lui seul a le secret. Il finit on ne sait trop comment quatrième à Detroit, puis finit lamentablement dans le mur de pneus quelques courses plus tard.
TUNNEL
N’étant pas pleinement satisfait de son pilote, Schimdt congédie de Cesaris. Heureusement, une équipe italienne sponsorisée par Marlboro n’est jamais loin. Ici, il s’agit de la Scuderia Italia.
Cependant, le début de saison est prometteur. À Monaco, il est bien parti pour finir troisième… avant d’aller s’empaler sur son meilleur ami Nelson Piquet, qui était à un tour ! Au lieu de continuer avec une voiture meurtrie, de Cesaris défait son harnais en plein virage et invective son comparse dans une série de gestes stéréotypés à souhait. Deux courses plus tard, de Crasharis retombe encore dans ses travers. Alors qu’il est largué à la 10e place et déjà hors-course, son équipier Alex Caffi, lui, est aux portes du podium. Il est même sur le point de prendre un tour au Romain. Caffi se porte à sa hauteur… et patatras. Andrea fait comme si de rien n’était, prend son virage en serrant Caffi et expédie son équipier dans le mur !
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=LLYOsvYeeds&w=656&h=369]
Cette erreur impardonnable confirme une crainte qui plongeait le paddock dans la terreur. De Cesaris aurait une vision tunnelisée ! L’article Wikipedia nous informe que la vision du tunnel est la perte de la vision périphérique avec rétention de la vision centrale. En d’autres termes, c’est comme si on regardait à travers un rouleau de sopalin. Mais le pauvre homme était déjà accusé de tous les maux, dont le syndrome de la Tourette ! Jamais confirmé par l’intéressé, le mystère resta donc entier. Toutefois on peut penser la rumeur vraie car l’Italien ne cachait pas ses tics. Par exemple, on l’a souvent vu avec les yeux révulsés façon Dhalsim dans Street Fighter.
CRUELLES ANNÉES
Comme le bon vin, il se bonifie avec le temps. La cuvée 1990 est fantastique, il est encore plus mauvais et nuit au peloton. Au Brésil il abandonne au premier tour et à Imola il manque de sortir non pas un, mais deux pilotes. Remplacé par Lehto pour 1991, il passe dans la nouvelle équipe Jordan. La voiture est plutôt bonne mais pas encore au point. A Monaco il était dans les points avant que son câble d’accélérateur ne le lâche. Au Canada il finit quatrième, rebelote au Mexique malgré une nouvelle casse de son accélérateur. En France il finit sixième. Tout ça en quatre courses !
Au soir du Grand Prix d’Allemagne il figure à la huitième place du championnat ! Le Grand Prix de Belgique marque les débuts de Michael Schumacher et de sa stratosphérique septième place en qualification sur un circuit qu’il ne connaissait même pas. En revanche, peu se souviennent du hold-up manqué d’Andrea de Cesaris. Revenu deuxième, sur les talons d’Ayrton Senna, il abandonne à trois tours de la fin après une casse d’un élément de son moteur. Une casse stupide puisque tout s’est joué à cause d’une pièce neuve qui était trop petite pour le moteur Ford…
Jordan aurait aimé garder de Cesaris, c’est bien la première fois que ça arrive d’ailleurs. Mais l’équipe signe avec les cigarettes Barclay qui voient d’un mauvais œil le Marlboro Man. Il atterrit chez Tyrrell, sa neuvième équipe treize saisons. De Cesaris a changé, l’homme qui casse la voiture en deux semble mort et enterré. Deux de ses abandons sont dus à des erreurs de pilotage, certes, mais sa saison a été largement sabotée par le moteur Ilmor V10. C’était moins bien en 1993, le Ilmor est troqué pour un poison Yamaha, tout juste bon à faire des pianos.
AIN’T NO SUNSHINE WHEN HE’S GONE
Et un an plus tard, c’est le drame. Pour la première fois depuis 1980, Andrea n’est pas au départ. Le paddock est bien triste, des banderoles « Un volant pour Andrea » pullulent sur les circuits. Conscient de la volonté du public de revoir le Romain, Edmund Irvine, irlandais de profession, se sacrifie. Il est jugé responsable d’un bon crash impliquant trois voitures et est banni pour trois courses. Une aubaine pour Andrea, rappelé par Jordan pour la course à Imola.
Tout de suite, les vieilles habitudes de pilote chevronné réapparaissent : un châssis plié dès les essais. C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Une quatrième place à Monaco plus tard, de Cesaris est récupéré par Sauber pour remplacer Karl Wendlinger, victime d’un accident sur le même tracé. Ça commençait bien, avec des points, puis on sent que sa vision en tunnel est devenue une vision en Ray Charles. Au soir du Grand Prix d’Europe, Wendlinger doit reprendre le volant et le Romain décide de partir en vacances. Mais le pilote n’est pas totalement remis et Peter Sauber se rue sur le téléphone pour rappeler Andrea en catastrophe. Mais impossible de le joindre ! l’Italien avait décidé de couper les ponts, ligne de téléphone comprise…
De Cesaris, déjà décidé à prendre sa retraite fin 1993, fait le grand saut et se retire à la fin de la saison. Plusieurs équipes de CART tentent de le débaucher mais le Romain juge les monoplaces trop dangereuses. Il est vrai qu’avec des vitesses de pointe dépassant les 400 km/h sur ovales et un pédalier au niveau de l’axe des roues avant… Andrea sait pertinemment qu’il va y rester pour de bon si un accident se produit.
Le reste de sa vie est tout aussi extrême puisqu’il s’adonne au windsurf sur l’île de Hawaii. Le 5 octobre 2014, à l’âge de 55 ans, Andrea de Cesaris part rejoindre le paradis des pilotes. Immortel sur quatre roues, c’est sur deux roues qu’il trouve la mort dans un « banal » accident de la route pour celui qui aura trompé la mort pendant plus de vingt ans… Non sei stato dimenticato, Andrea.
PALMARÈS
Serial crasher ne veut pas forcément dire palmarès inexistant, voyez plutôt :
- 208 Grands Prix
- 148 abandons
- 3 non qualifications
- 1 non préqualification
- 1 exclusion (non respect d’un contrôle)
- Et 1 forfait (l’équipe ne voulait plus réparer la voiture)
- Bizarrement, 1 pole position
- 1 meilleur tour en course
- 5 podiums
- Meilleur classement : 8e (1983)
- Détenteur du record de nombre de Grands Prix sans victoire : 208
- Détenteur du record d’abandons : 148 (soit 71% de ses courses)
- Du record d’abandons consécutifs (22, entre le GP d’Australie 1986 et le GP du Canada 1988)
- Et du record d’abandons sur une saison : 16 abandons sur 16 courses, un ratio de 100%
VIDÉOTHÈQUE
- Les premiers émois en Formule 2 (Pays-Bas 1980)
- « Si vous ne ne foncez plus dans un écart qui se créé, alors vous n’êtes plus un pilote de course » disait Ayrton Senna. Andrea est un pilote, ça c’est sûr (Saint-Marin 1981)
- La première pole et le crash à Long Beach (1982)
- Une énorme baston entre Lauda et de Cesaris (Las Vegas 1982)
- De gauche à droite : Giacomelli, Piquet et de Cesaris chantent une belle chanson (1984)
- Toujours regarder dans ses rétros (Australie 1987)
- De Cesaris manque de sortir le leader et se fait traiter d’idiot par James Hunt en personne (Saint-Marin 1990)
- De Cesaris mange une banane et part uriner, des images captivantes (ainsi qu’une fin cheloue) (1992)
- Treize ans avant Raikkonen sur Fisichella (Japon 1992)
- Un dernier et puis s’en va (Europe 1994)
Faites un tour chronométré sur la page Facebook et le compte Twitter de Formule moy1 et ne ratez rien des prochaines publications !
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« For someone who always had been on front, to be behind was a world of shit. The race start was awfully dangerous, you found yourself by the side of de Cesaris… by the side of drivers that can’t drive shit. »
Three-time world champion Nelson Piquet’s quote is surprising. However you have to know that other drivers also shared this state of mind. Andrea de Cesaris drove in Formula 1 from 1980 to 1994. He participated in a whooping 208 races, only to complete a quarter of them. Reliability is an explanation, of course, but the curly-haired Italian did not pull any punches either. Accidents, collisions, spins, he painted the town red. However « De Crasharis« , nickname given by his peers, sometimes had astonishing bursts of speed. When he wasn’t leaving the track, De Cesaris happened to battle with great drivers: Lauda, Prost, Senna, you name it. Let’s look back at a career full of punctures and broken wings.
MARLBORO MAN
The lil’ Andrew was born in Rome, on May the 31st, 1959. According to the popular belief, his mother was a lumberjack and his father was a coachbuilder. Like everyone else, de Cesaris’ career starts with go-karts. One knows it’s hard to climb the ladder of motorsport, however the Roman has a major backup. Marlboro is his personal sponsor and ATM. In 1978, the driver takes the plunge in open-wheel and competes in British Formula 3. Soon enough, his ability to spin off the track amazes everyone. One year spent in the graveltrap later, de Cesaris ends up runner-up in the standings, just behind a bloke named Chico Serra.
De Cesaris accumulated trophies though. And those, paired up with the unfailing support of Marlboro, allow the driver to enter Formula 2 in Ron Dennis’ team, the soon-to-be boss of McLaren. The Roman’s cadence was on point: podium, crash, podium, crash, podium… And by the end of the season, Alfa Romeo popped up to bless Andrea. In Formula 1, the Quadrifoglio told Vittorio Brambilla to basically sod off. And with two races to go on the calendar, de Cesaris was called to fill up this empty seat. The beginning of a truly amazing story…
CONFIRMATION
Then, Ron Dennis remembered the good old days when drivers binned his cars. So de Cesaris is hired to drive for McLaren the following season. He is paired up with John Watson. The Roman first full F1 season is… how do I put this? Well, he completed six races out of 14. It is told that the mechanics had nightmares of a McLaren trashed by de Cesaris. Some were so afraid of the beast that the team deliberatly withdrew the Roman’s car the day before the Dutch Grand Prix after an umpteenth crash!
OK, so the next one is me being petty. But I love it though. During a season, a driver happens to crash his car, like, three of four times top, right? Right. But prior to the Dutch race, de Cesaris had crashed eighteen times! Surprizingly, this is a record. Watson, some twelve spots higher in the standings, probably wondered what was wrong with McLaren’s HR director. Hence his nickname, John What’s Wrong.
I have to say, everyone was shook when they learned that McLaren and de Cesaris went their own way for 1982.
BACK TO THE FOLD
Then Andrea de Cesaris goes back to Alfa Romeo and crushes a 19-year old record. Nothing to do with crashes though, sorry about that. This guy simply became the youngest polesitter of Formula 1! You already know he did it in the States, the only country where dreams can come true. On raceday, the driver quietly sat in second for a twentyish laps. Finally, a podium!
No, actually. I have been told that he did bin it. You see, that’s the whole story of de Cesaris right there. The man can achieve anything and then ruin everything.
Later that year in Austria, de Cesaris was so focused on an overtake attempt that he ends up leaving the track. Fortunately, he did not forget to take out his teammate, Bruno Giacomelli, with him. De Cesaris even beat up his previous record with 12 retirements in a year. His 1983 campaign starts so well with an exclusion. The reason? The Roman blew up three turbos in Brazil, so he was pissed. Actually, he was so mad that he refused to take part of a mandatory FIA control!
But there were high notes in 1983 too. In Belgium, de Cesaris made a marvellous start. He wiped off the poleman, I think it was a guy named Prost or something… Nothing important. The Alfa Romeo driver was an early leader before the car decided funtime was over.
« TETAKOU » AND BACK OF THE GRID
However Alfa is not impressed. And like Brambilla years before, it’s time to go somewhere else for de Cesaris. The Roman is hired by Ligier for 1984. The car was horrible, and so was the driver. I guess it’s no surprise if I tell you that he retired 10 times. 1985 is a perfect copy/paste. In Austria, de Cesaris leaves the track once again and rolls his car several times! The good thing is that the driver is unhurt but his mind went blank. After his crash, he goes to the Ligier garage and tell the crew in a broken French « J’ai fait oune pétite tétakou. » Meaning « I spin-a da car« . But in that case, the word « spin » is completely butchered.
Owner Guy Ligier is livid. On the same day, de Cesaris is fired. Ligier had some strong words. He pretty much said the Roman « was not good mentally speaking » and that he was too troubled to drive an F1 car!
So de Cesaris doesn’t finish the 1985 season, what’s the big deal. He finds refuge within newcomer Minardi. 1986 is by far his worst season. No points scored, a shit-ton of retirements, a non-qualification and to top it all, his rookie teammate Alessandro Nannini shows better pace.
That can only mean one thing: the Roman is on to a new team for 1987, with Brabham this time. Andrea de Cesaris went for a streak that will never be topped, you can take my word for it. Between 1986 and 1988, the Roman couldn’t stop retiring: 22 races in a row without taking nor seeing the chequered flag.
Following this disaster, Bernie Ecclestone pulled the plug and Brabham did not participate in the 1988 championship. De Cesaris had to go to Rial, a new German team founded by Gunther Schmidt. The funds are… non-existent and the car is terrible. Like proper scary. He drove an open-wheeler that looks more like a coffin with wheels, but de Cesaris didn’t chicken out whatsoever. His season was « deCesaresque »: the Italian finished fourth with no explanation possible in Detroit, then he crashed his car into the barrier a couple of races later.
TUNNEL
Schmidt is not fully satisfied though. So de Cesaris is fired. Again. Fortunately, a Marlboro-sponsored Italian team is right around the corner. I’m talking about you, Scuderia Italia. The first races of the 1989 season are pretty good. In the streets of Monaco, the Roman was on his way to finish third… before crashing into his best friend Nelson Piquet, who was a lap down !
And instead of carrying on with a wounded car, de Cesaris decided that the middle of the hairpin was the perfect spot to park the car, loose the belts and yell at Piquet. All of this was, of course, executed with the best stereotypical moves you’ll ever see.
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=LLYOsvYeeds&w=656&h=369]
Two races later, de Crasharis strikes back. While he was sinking in tenth place, his teammate Alex Caffi had some podium thoughts. Then Caffi was about to lap Andrea. You know where I’m going with this… The Roman took the corner like he was the last man driving on Earth and ended Caffi’s race…
This unforgivable mistake sort of confirmed a thought that frightened the entire paddock. De Cesaris could have tunnel vision! Don’t you know what this means? Great, me neither. The Wikipedia article states that tunnel vision is the loss of peripheral vision with retention of central vision, resulting in a constricted circular tunnel-like field of vision. End of quote.
The poor man was said to be father of all evils. Some said he even had Tourettes! The Roman never confirmed it, so the mystery is here to stay. However, you can consider this true because the guy had his twitches. For instance, there are way too much pictures on the Internet of him with his eyes rolled upwards, like the good ol’ Dhalsim in Street Fighter.
CRUEL SEASON
Andrea is just like fine wine. He gets better with age. His 1990 cuvee is absolutely fantastic. The Roman has never been so dangerous. Imola: almost takes out two drivers, one of whom being raceleader Nigel Mansell! In all logic, de Cesaris is replaced by Lehto for 1991.
So here the Italian goes in the brand-new team Jordan. The car is quite good actually but lacks development. At the dusk of the German Grand Prix, the Roman is eighth in the standings! I’m truly amazed.
Every F1 fan remembers Michael Schumacher’s maiden race: 1991 Belgian Grand Prix. The German amazed by clocking the seventh best time of qualifying on a racetrack he barely knew. But did you know the true hero of the weekend was Andrea de Cesaris? Of course you didn’t. Don’t lie to me like that, it saddens me. The guy was running in second place, catching Ayrton Senna himself. However, three laps from home, de Cesaris’ Ford-powered engine blew up. A freshly installed engine piece broke because it was too small to work properly!
Jordan should’ve kept Andrea, and God knows it’s a special occasion when a team wants to keep such a driver. But Eddie Jordan signed a deal with Barclay ciggos. And Andrea was a Marlboro guy, so… So de Cesaris is on to a new team: Tyrrell. Oh no big deal, it’s just his ninth team in 13 seasons! Can you imagine? But the Roman had changed. The man who broke the car in half was no more. Well, two of his retirements were due to driving mistakes, I’ll give you that one. His 1992 & 1993 campaigns were sabotaged by awful Ilmor and Yamaha engines though.
AIN’T NO SUNSHINE WHEN HE’S GONE
In 1994, there’s no Andrea de Cesaris on the grid for the first time since 1980. Litterally everyone is shocked, from money-hungry team owners to die-hard fans. « A seat for Andrea » banners start to flow all the racetracks of the calendar. Aware of the audience will to see Andrea again, Edmund Irvine, Northern Irish, decides to sacrifice himself (and two other guys). Guilty of causing a nasty crash, the Jordan driver is banned for three races. So the team is kind of forced to call de Cesaris back.
After a nice fourth-place finish in Monte-Carlo, de Cesaris is transfered to Sauber to fill the blank spot left by a wounded Wendlinger. But quickly you could tell that de Cesaris’ tunnel vision became a Ray-Charles-vision. When the European Grand Prix ended, two races before the end of the season, Wendlinger was feeling OK to drive again. De Cesaris decided to go on vacation. But the Austrian driver hadn’t fully recover from his accident. Peter Sauber then rushed to the phone to call de Cesaris… only to find his voicemail! The Italian decided to cut everybody off…
Already decided to retire at the end of the 1993 season, de Cesaris took the plunge in 1994. Several CART team owners tried to hire him shortly after. But the Roman deemed the discipline way too dangerous. It is true that back in the day, CART cars usually went over 400 kph (250 mph for all my Imperial fellas over there). Andrea knew he’d kick the bucket if he crashed those kind of racecars.
On October the 5th, 2014, Andrea de Cesaris left us at the age of 55. Immortal on four wheels, the poor soul died on two, in an « ordinary » traffic accident in Italy… Non sei stato dimenticato, Andrea.
CRIMINAL RECORD
One can be a serial crasher and still hold several records. Take a look:
- 208 Grands Prix
- 148 retirements
- 3 non qualification
- 1 non prequalification
- 1 exclusion (missed control)
- And 1 withdrawal (the crew didn’t want to repair the car anymore)
- Quite oddly, 1 pole position
- 1 fastest lap
- 5 podiums
- Best position in the standings : 8th (1983)
- F1 all-time record for the most races without a win
- And for the most retirements : 148 (71% off all his races)
- … And the most retirements in a row (22, between the 1986 Australian Grand Prix and the 1988 Canadian Grand Prix)
- Finally, the most retirements in one season : 16 DNFs in 16 races, a 100% ratio!
VIDEO LIBRARY
- The first crashes in junior formulae (Zandvoort 1980)
- « If you no longer go for a gap that exists, you are no longer a racing driver » Ayrton Senna said. Andrea is a racing driver, you can bet your sweet ass (Imola 1981)
- First pole and first crash in the streets of Long Beach (1982)
- A huge fight between Lauda and de Cesaris (Las Vegas 1982)
- From left to right : Giacomelli, Piquet and de Cesaris sing a nice song (1984)
- Objects in the mirror are closer than they appear (Adelaide 1987)
- De Cesaris almost takes the leader out so James Hunt calls him an idiot (Imola 1990)
- De Cesaris eats a banana and go for a wee, fascinating (1992)
- Kimi who? (Suzuka 1992)
- One last time (Jerez 1994)
Why not clock the fastest lap on Formule moy1’s Facebook page and Twitter account? You won’t miss new articles when they (eventually) drop!
[:es]
« Pour quelqu’un qui a toujours été devant, être derrière était merdique. Les départs étaient terriblement dangereux, vous vous retrouviez à côté de types comme de Cesaris… de types qui ne savaient pas tenir un foutu volant »
Le phrasé de Nelson Piquet, triple champion du monde, peut surprendre mais sachez qu’il n’est pas le seul à le penser. Andrea de Cesaris a piloté en F1 de 1980 à 1994 et n’a fini qu’un quart de ses courses qui s’élèvent tout de même à 208. La fiabilité de ses machines est à blâmer en partie, certes, mais l’Italien aux cheveux bouclés n’y allait pas de main morte non plus. Accidents, accrochages, sorties de piste, tête-à-queue, il aura décidément tout fait. « De Crasharis » , le surnom donné par ses pairs, avait toutefois une vitesse de pointe extraordinaire. Quand il ne se sortait pas de la piste, il lui arrivait de rivaliser avec des Lauda, Prost et autres Senna. Retour sur une carrière faite de pneus crevés et de tôles froissées.
MERCI MARLBORO
Le petit André est né à Rome le 31 mai 1959 d’une mère bûcheron et d’un père carrossier. Comme tout le monde, sa carrière commence par du kart. Les places sont chères pour grimper les échelons du sport auto, toutefois de Cesaris peut tout se permettre : Marlboro est son sponsor personnel et sert de machine à billets. En 1978, il fait le grand saut en monoplace en concourant dans le championnat anglais de Formule 3. Très vite, sa rapidité à se mettre dehors impressionne. Une année d’apprentissage dans les bacs à gravier plus tard, il termine deuxième du championnat derrière Chico Serra (et les Gipsy Kings).
Ses quelques victoires, couplées au soutien sans faille du cigarettier américain, permettent à de Cesaris de découvrir la Formule 2 dans l’équipe de Ron Dennis, futur propriétaire de McLaren. Le Romain enchaîne les courses avec la même cadence : podium, accident, podium, accident, podium. La récompense vint en fin de saison. En F1, Alfa Romeo vient de congédier Vittorio Brambilla alors qu’il reste deux courses. Andrea de Cesaris est appelé pour le remplacer au pied levé. Le début d’une sacrée histoire…
CONFIRMATION
Dennis se rappelle alors au bon souvenir des accidents de F2 et engage de Cesaris chez McLaren en 1981 aux côtés de John Watson. Solide première saison pour l’Italien avec six courses finies sur quatorze. Pour vous dire à quel point les mécaniciens avaient peur de l’animal, McLaren a délibérément retiré sa voiture à la veille du Grand Prix des Pays-Bas après un énième accident.
J’en rajoute une couche pour le plaisir. Sur une saison, un pilote casse sa voiture en moyenne, quoi, trois fois maximum ? Mais avant ce fameux Grand Prix de la honte, de Cesaris s’était crashé dix-huit fois. S’ajoute à cela bien évidemment le boulot pour tout reconstruire, chiffré à plus de 120 heures de travail… Étrangement, son nombre d’accidents en une saison est un record. Watson, douze places devant lui au championnat, a surement du se demander tout au long de la saison qu’est-ce qui était passé par la tête de Ron Dennis…
A la surprise générale, de Crasharis n’est pas reconduit par McLaren en 1982.
RETOUR AU BERCAIL
Il retourne donc dans la maison Alfa et fait tomber un autre record vieux de 19 ans (mais rien à voir avec les crashs désolé) : à 22 ans et 10 mois, Andrea devient le plus jeune pilote à partir en pole position. C’est sur le circuit urbain de Long Beach qu’il réalise cet exploit. Le jour de la course, il resta deuxième pendant une vingtaine de tours. Enfin un podium !
Ah non, on me dit dans l’oreillette qu’il finit dans le mur… En Autriche, il est tellement concentré en voulant doubler un concurrent qu’il se sort lui et son équipier Giacomelli. Il battra même son record de l’année précédente avec 12 abandons sur une année. La saison 1983 commence en fanfare avec une exclusion. Après avoir cassé pas moins de trois turbos lors des essais, il refuse de se soumettre au contrôle de pesée obligatoire de la fédé. Estimant avoir mieux à faire, et bien il regarda la course depuis les tribunes. Lors du Grand Prix de Belgique disputé à Spa-Francorchamps il part comme une balle à l’extinction des feux et ridiculise le poleman, un certain Alain Prost. En tête au premier virage, sa voiture ne tiendra toutefois pas la distance.
TETAKOU ET VENTRE MOU
Cela n’empêche pas Alfa Romeo de le congédier en fin de saison. Il part chez Ligier mais la voiture est nulle et le pilote aussi. Je ne vous surprends pas en vous disant qu’il abandonne 10 fois. 1985 sera du même acabit. En Autriche, il part dans une série impressionnante de tonneaux et en ressort indemne. Le Romain est complètement ailleurs puisqu’il pense n’avoir effectué que « oune pétite tétakou » . Enfin c’est ce qu’il dira à son patron Guy Ligier.
Il se fera virer sur-le-champ. Ligier ne le supporte plus : « Si Andrea ne s’est pas tué dans cet accident, c’est bien parce qu’il a une chance insolente. La coque l’a préservé du pire. Ce soir, il pourrait être un homme mort, et nous une écurie en deuil. […] Il n’est pas bien, psychologiquement. Il est troublé, déstabilisé. Il n’est pas dans les dispositions idéales pour faire ce métier. »
Il trouve refuge chez Minardi l’année suivante et fait sa pire saison. Aucun point marqué, plein d’abandons, une non qualification et il se fait souvent devancer par son équipier, le débutant Alessandro Nannini. Rien ne changera chez Brabham en 1987. C’est ici que commence une série encore jamais vue en F1 : entre 1986 et 1988, le Romain va enchaîner 22 courses d’affilée sans voir le drapeau à damiers ! Même s’il monte sur le podium en Belgique et finit 8e en Australie, il ne termine aucune course de toute l’année 1987 ! Les principaux responsables ? Bayerische, Motoren et Werke. Le moteur BMW est un fardeau terrible pour l’équipe. Pas puissant pour un sou, fragile comme du cristal, il est même responsable de la mort de l’équipe, pour vous dire.
Suite à ce naufrage complet, Brabham ne participe pas à la saison 1988 et de Crasharis s’en va chez Rial, une toute nouvelle équipe fondée par Gunther Schimdt, ancien boss d’ATS. Les moyens sont inexistants et la voiture fait peur à voir. Dans un cercueil roulant, de Cesaris ne se dégonfle pas et fait une saison dont lui seul a le secret. Il finit on ne sait trop comment quatrième à Detroit, puis finit lamentablement dans le mur de pneus quelques courses plus tard.
TUNNEL
N’étant pas pleinement satisfait de son pilote, Schimdt congédie de Cesaris. Heureusement, une équipe italienne sponsorisée par Marlboro n’est jamais loin. Ici, il s’agit de la Scuderia Italia. Le début de saison était prometteur cependant. A Monaco, il était parti pour finir troisième… avant d’aller s’empaler sur son meilleur ami Nelson Piquet qui était à un tour ! Au lieu de continuer avec une voiture meurtrie, de Cesaris défait son harnais en plein virage et invective son comparse dans une série de gestes stéréotypés à souhait. Deux courses plus tard, de Crasharis retombe encore dans ses travers. Alors qu’il est largué à la 10e place et déjà hors-course, son équipier Alex Caffi, lui, est aux portes du podium. Il est même sur le point de prendre un tour au Romain. Caffi se porte à sa hauteur… et patatras. Andrea fait comme si de rien n’était, prend son virage en serrant Caffi et expédie son équipier dans le mur !
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Cette erreur impardonnable confirme une crainte qui plongeait le paddock dans la terreur. De Cesaris aurait une vision tunnelisée ! L’article Wikipedia nous informe que la vision du tunnel est la perte de la vision périphérique avec rétention de la vision centrale. En d’autres termes, c’est comme si on regardait à travers un rouleau de sopalin. Mais le pauvre homme était déjà accusé de tous les maux, dont le syndrome de la Tourette ! Jamais confirmé par l’intéressé, le mystère resta donc entier. Toutefois on peut penser la rumeur vraie car l’Italien ne cachait pas ses tics. Par exemple, on l’a souvent vu avec les yeux révulsés façon Dhalsim dans Street Fighter.
CRUELLES ANNÉES
Comme le bon vin, il se bonifie avec le temps. La cuvée 1990 est fantastique, il est encore plus mauvais et nuit au peloton. Au Brésil il abandonne au premier tour et à Imola il manque de sortir non pas un, mais deux pilotes. Remplacé par Lehto pour 1991, il passe dans la nouvelle équipe Jordan. La voiture est plutôt bonne mais pas encore au point. A Monaco il était dans les points avant que son câble d’accélérateur ne le lâche. Au Canada il finit quatrième, rebelote au Mexique malgré une nouvelle casse de son accélérateur. En France il finit sixième. Tout ça en quatre courses !
Au soir du Grand Prix d’Allemagne il figure à la huitième place du championnat ! Le Grand Prix de Belgique marque les débuts de Michael Schumacher et de sa stratosphérique septième place en qualification sur un circuit qu’il ne connaissait même pas. En revanche, peu se souviennent du hold-up manqué d’Andrea de Cesaris. Revenu deuxième, sur les talons d’Ayrton Senna, il abandonne à trois tours de la fin après une casse d’un élément de son moteur. Une casse stupide puisque tout s’est joué à cause d’une pièce neuve qui était trop petite pour le moteur Ford…
Jordan aurait aimé garder de Cesaris, c’est bien la première fois que ça arrive d’ailleurs. Mais l’équipe signe avec les cigarettes Barclay qui voient d’un mauvais œil le Marlboro Man. Il atterrit chez Tyrrell, sa neuvième équipe treize saisons. De Cesaris a changé, l’homme qui casse la voiture en deux semble mort et enterré. Deux de ses abandons sont dus à des erreurs de pilotage, certes, mais sa saison a été largement sabotée par le moteur Ilmor V10. C’était moins bien en 1993, le Ilmor est troqué pour un poison Yamaha, tout juste bon à faire des pianos.
AIN’T NO SUNSHINE WHEN HE’S GONE
Et en 1994 c’est le drame. On ne voit pas Andrea au départ de la saison pour la première fois depuis 1980. Le paddock est bien triste, des banderoles « Un volant pour Andrea » pullulent sur les circuits. Conscient de la volonté du public de revoir le Romain, Edmund Irvine, irlandais de profession, se sacrifie. Il est jugé responsable d’un bon crash impliquant trois voitures et est banni pour trois courses. Une aubaine pour Andrea, rappelé par Jordan pour la course à Imola. Tout de suite, les vieilles habitudes de pilote chevronné réapparaissent : un châssis plié dès les essais. C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Une quatrième place à Monaco plus tard, de Cesaris est récupéré par Sauber pour remplacer Karl Wendlinger, victime d’un accident sur le même tracé. Ça commençait bien, avec des points, puis on sent que sa vision en tunnel est devenue une vision en Ray Charles. Au soir du Grand Prix d’Europe, Wendlinger doit reprendre le volant et le Romain décide de partir en vacances. Mais le pilote n’est pas totalement remis et Peter Sauber se rue sur le téléphone pour rappeler Andrea en catastrophe. Mais impossible de le joindre ! l’Italien avait décidé de couper les ponts, ligne de téléphone comprise…
De Cesaris, déjà décidé à prendre sa retraite fin 1993, fait le grand saut et se retire à la fin de la saison. Plusieurs équipes de CART tentent de le débaucher mais le Romain juge les monoplaces trop dangereuses. Il est vrai qu’avec des vitesses de pointe dépassant les 400 km/h sur ovales et un pédalier au niveau de l’axe des roues avant… Andrea sait pertinemment qu’il va y rester pour de bon si un accident se produit.
Le reste de sa vie est tout aussi extrême puisqu’il s’adonne au windsurf sur l’île de Hawaii. Le 5 octobre 2014, à l’âge de 55 ans, Andrea de Cesaris part rejoindre le paradis des pilotes. Immortel sur quatre roues, c’est sur deux roues qu’il trouve la mort dans un « banal » accident de la route pour celui qui aura trompé la mort pendant plus de vingt ans… Non sei stata dimenticata, Andrea.
PALMARÈS
Serial crasher ne veut pas forcément dire palmarès inexistant, voyez plutôt :
- 208 Grands Prix
- 148 abandons
- 3 non qualifications
- 1 non préqualification
- 1 exclusion (non respect d’un contrôle)
- 1 forfait (l’équipe ne voulait plus réparer la voiture)
- Bizarrement, 1 pole
- 1 meilleur tour en course
- 5 podiums
- Meilleur classement : 8e (1983)
- Détenteur du record de GP sans victoires
- Détenteur du record d’abandons : 148 (soit 71% de ses courses)
- Détenteur du record d’abandons consécutifs (22, entre le GP d’Australie 1986 et le GP du Canada 1988)
- Détenteur du record d’abandons sur une saison : 16 abandons sur 16 courses, un ratio de 100%
VIDÉOTHÈQUE
- Les premiers émois en Formule 2 (Pays-Bas 1980)
- « Si vous ne ne foncez plus dans un écart qui se créé, alors vous n’êtes plus un pilote de course » disait Ayrton Senna. Andrea est un pilote, ça c’est sûr (Saint-Marin 1981)
- La première pole et le crash à Long Beach (1982)
- Une énorme baston entre Lauda et de Cesaris (Las Vegas 1982)
- De gauche à droite : Giacomelli, Piquet et de Cesaris chantent une belle chanson (1984)
- Toujours regarder dans ses rétros (Australie 1987)
- De Cesaris manque de sortir le leader et se fait traiter d’idiot par James Hunt en personne (Saint-Marin 1990)
- De Cesaris mange une banane et part uriner, des images captivantes (ainsi qu’une fin cheloue) (1992)
- Treize ans avant Raikkonen sur Fisichella (Japon 1992)
- Un dernier et puis s’en va (Europe 1994)
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There was a real tragedy in 1994 and it was not in the seasin opener.
And de Cesaris is a man. Non sei stato dimenticato, non dimenticata. Otherwise a very good and entertaining piece.
Il a dû servir d’idole d’enfance à Ukyo et Romain.