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J’ai remarqué qu’on adore crier sur tous les toits que la Formule 1 est la catégorie reine du sport automobile. Laissez-moi rire ! Il y a presque 14 ans de cela, la F1 a ruiné sa réputation et son héritage en organisant sa « course de la honte ». Un Grand Prix qui n’aura jamais ô grand jamais dû voir la lumière du jour.
Fermez vos petites mirettes, enfin juste assez pour pouvoir encore me lire, et imaginez une course où tous les pilotes présents sont des vainqueurs de Grands Prix. Vous y arrivez ? Imaginez que dans cette même course, on y ajoute une météo dantesque, des accidents impressionnants et tellement de dépassements qu’on ne sait même plus où donner de la tête !
Et bien aujourd’hui, il n’y aura rien de tout ça.
Nous sommes en 2005. A cette époque lointaine, la Formule 1 était sublimée par le cri strident des V10, le génie de Fernando Alonso et les bourdes de Juan Pablo Montoya. On peut le dire, un vent de fraîcheur souffle en F1. Le règlement change et nous assistons enfin à la déroute du quatuor Schumacher-Todt-Brawn-Byrne, sans oublier la cinquième roue Barrichello. Aujourd’hui, voir Ferrari perdre c’en est presque triste. Mais à l’époque, qu’est-ce que c’était bon !
Voyez-vous la FIA, Fédération Internationale de l’Automobile, a cette année-là l’idée presque lumineuse de bannir les changements de pneumatiques en course. Non, vous ne rêvez pas, en ces temps un train de pneus tenait la distance deux heures sans broncher. Pirelli, vous pouvez prendre quelques notes au passage… Enfin bref, la donne change et cela arrange énormément Michelin. Le manufacturier français, qui équipe Renault et McLaren, truste les victoires tandis que Ferrari et le rival Bridgestone coulent à pic.
PROBLÈMES A LA GOMME
Le week-end du Grand Prix des Etats-Unis 2005, neuvième manche de la saison, débute tout à fait normalement. Les pilotes affrontent un sacré pan du sport automobile : le super speedway d’Indianapolis. Théâtre de l’exploit signé Gastón Mazzacane, c’est ici même que l’on dispute les célèbres 500 Miles, une course de 800 kilomètres où 33 furieux roulent à plus de 300 km/h de moyenne sur un anneau de vitesse à quatre virages inclinés. Toutefois, dans sa configuration F1, Indianapolis ne compte que sur la présence d’une unique courbe inclinée à 9°, un « banking » si vous me permettez l’honteux anglicisme.
Un pilote en particulier n’a pas hâte de remettre les roues aux States, il s’appelle Ralf Schumacher. Un an auparavant, l’ancien pilote Williams fut victime d’un soudain éclatement d’un de ses pneus Michelin en plein banking. C’est à dire que le pneu était là et puis pouf, il a éclaté. Privé d’adhérence, Ralf est expédié à vitesse grand V contre le mur en béton longeant la piste. L’accident laisse le pilote allemand sur la touche pendant des mois et Williams en panique, les voilà obligés de titulariser Marc Gené et Antonio Pizzonia… Vraiment terrible.
Et cette crevaison fait jaser. La doit-on à Michelin ou au caractère extrême de ce virage unique en Formule 1 ? Pour se dédouaner, les organisateurs du Grand Prix des Etats-Unis décident de resurfacer cette partie du circuit pour 2005.
MICHELIN INQUIÈTE
Mais catastrophe ! Michelin, qui équipe 70% du plateau soit 14 voitures, oublie de prendre en compte le nouveau revêtement et les différents paramètres de l’asphalte qui vont avec… Le manufacturier français sous-estime complètement le nouveau niveau de stress subi par les pneumatiques dans ce virage !
Et ce qui devait arriver arriva.
Vendredi 17 juin 2005. Deuxième séance d’essais libres du GP des Etats-Unis. Un pneu de la Toyota du même Ralf Schumacher crève sur le banking. L’Allemand s’écrase encore contre le mur, c’est une copie carbone de son accident de 2004 ! Mais les spectateurs poussent un grand ouf de soulagement lorsqu’ils observent Ralf s’extraire seul de sa monoplace. Le week-end de Ralf s’arrête déjà, le pilote refuse de refaire un tour de manège. Il faut dire qu’il commence à bien les connaître, les murs d’Indianapolis.
Cela aurait pu s’arrêter là. Sauf que le remplaçant de Ralf, le Brésilien Ricardo Zonta, est victime à son tour d’une crevaison ! Michelin est aux abois. Le Bibendum envisage plusieurs scénarios de crise mais aucun d’entre eux ne se révèle efficace. On analyse les pneus : zéro défaut de fabrication. On décide d’acheminer par avion une tonne de pneus de rechange « au cas où » : ils présentent les mêmes caractéristiques que les anciens pneus, et donc les mêmes risques d’éclatement.
En fin de journée, la terrible nouvelle est annoncée aux écuries de Formule 1. Michelin ne peut plus garantir la bonne tenue de leurs pneumatiques au-delà de dix tours parcourus à Indianapolis ! La course en compte soixante-treize…
A BAS LE BANKING !
Branle-bas de combat dans le paddock. Nous sommes à quelques heures du coup d’envoi de la course et Michelin vient de lâcher une bombe. Plutôt rare pour être souligné, les dix équipes du plateau travaillent ensemble et essaient de trouver une solution. Enfin, non, pas vraiment. Ferrari, équipée de Bridgestone, boude les réunions et continue de s’attirer la « sympathie » des rivaux.
La FIA régit l’épreuve et propose en premier lieu aux plaintifs un « soulagement de la pédale d’accélérateur » au moment d’aborder le banking. Une idée ma foi sans danger qui est pourtant immédiatement rejetée en bloc par l’assemblée. Les patrons d’équipes préféreraient quant à eux installer une chicane de fortune en plein milieu du maudit banking pour ralentir les monoplaces de façon plus sûre, même si niveau sécurité on a déjà fait mieux.
Cela aurait pu être une solution mais… Mais la FIA rétorque que les circuits qu’elle approuve après des inspections minutieuses des mois à l’avance ne peuvent pas être modifiés en un claquement de doigts, à quelques heures du Jour J qui plus est ! Les officiels de la FIA en rajoutent une couche et menacent de démissionner de leurs postes, rendant la course inéligible pour le championnat du monde, si n’importe quelle partie du circuit venait à être modifiée !
MENACES ET RÉSERVOIR
Le samedi après-midi, tandis que écuries et FIA se disputent en coulisses, les F1 sont toujours en piste pour les qualifications. Pas de crevaisons à l’horizon mais un autre événement, plus heureux celui-ci, secoue les pilotes. Jarno Trulli créé la surprise et claque le meilleur temps. Cela signifie que Toyota décroche la toute première pole position en Formule 1 de son histoire ! Les regards se braquent de nouveau vers le constructeur japonais, qui n’en peut plus des projecteurs ce week-end.
Les pneus éclateraient donc uniquement parce que les Toyota sont particulièrement véloces sur ce circuit ? Ça pourrait tenir la route… La vérité est ailleurs, aux frontières du réel. Penchons-nous sur le règlement : la qualification se fait sur un seul tour avec le réservoir rempli pour la course. Mais le malin Trulli, persuadé qu’il allait se passer quelque chose dimanche, décide de rouler en qualifications avec un réservoir vide, allégeant sa voiture de plusieurs dizaines de kilos !
La suite des événements nous montrera que l’Italien a eu le nez plus que creux.
En parallèle, les constructeurs envoient la Fédé balader et discutent entre eux. Tant pis si le Grand Prix ne compte pas pour le championnat, les patrons n’ont qu’à occuper les places laissées vacantes par les officiels ! Cela fait siffler les oreilles de Max Mosley. Le président de la FIA est outré qu’on puisse penser pareille ignominie. Et les menaces prennent une toute autre ampleur : si ce Grand Prix est hors championnat, cela mettrait en péril toutes les courses « labellisées FIA » aux Etats-Unis ! Et croyez-moi, il y en a beaucoup.
« C’EST UNE FARCE »
LE DÉPART
Nous sommes à deux doigts de l’incident diplomatique. Malheureusement, aucun compromis n’est trouvé dans la nuit. Et le dimanche 19 juin 2005 à 14H00, heure locale, c’est le drame. Sur la grille, les pilotes Michelin font grise mine. Les monoplaces s’élancent pour le traditionnel tour de chauffe, Jarno Trulli en tête du cortège. Mais au moment de regagner leurs emplacements pour le départ, les 14 voitures chaussées de pneus Michelin rentrent directement aux stands pour abandonner !
Tenus loin des pourparlers et de cette décision plus que surprenante, les spectateurs du monde entier restent bouche-bée. Le cœur des millions d’enfants fans de Formule 1 se brise en mille morceaux. Dans les tribunes, on se casse la voix à huer ce triste spectacle. Canettes de Bud Light à moitié vide et tomates OGM s’entassent en bord de piste.
Car c’est bien six voitures qui vont s’affronter ce soir : deux Ferrari, deux Jordan et deux Minardi. Six voitures. Dont deux F1.
On assiste à une scène aberrante où les places autrefois occupées par les voitures Michelin sont laissées vacantes. De ce fait, les Ferrari de Schumacher, cinquième, et Barrichello, septième, partent avec plus de 20 mètres d’avance sur les quatre charrettes en fond de grille…
LA COURSE
Pendant 73 tours, soit 90 minutes de pur supplice, six voitures font une parodie de course. C’en est déjà trop pour TF1 qui coupe carrément la retransmission du Grand Prix avant la fin du premier tour ! Je le sais bien, j’y étais. Pire encore, dès le départ le moteur Toyota (tiens, encore eux) de la Jordan de la légende vivante Narain Karthikeyan manque de rendre l’âme. Surplus d’émotions sans doute.
Michael Schumacher remporte ce Grand Prix de la honte au forceps, devant son porteur d’eau brésilien. Tiago Monteiro, l’autre pilote Jordan, complète le trio de tête et offre à son équipe le dernier podium de son histoire. Pas sûr qu’il fut célébré comme tel par l’écurie d’Eddie Jordan. En tout cas, sur le podium les deux pilotes Ferrari tirent une tronche de deux kilomètres de long tandis que Monteiro laisse exploser sa joie indécente. Je vous jure, allez voir ça sur YouTube c’est lunaire.
STODDART S’EN MÊLE
A la surprise générale, les deux Minardi de Patrick Friesacher et Christijan Albers, parties dernières, terminent dernières. Elles ramassent tout de même sept points bien immérités. Paul Stoddart, directeur de l’équipe en fin de vie depuis 30 ans, craque en direct devant un journaliste TV :
« Les points ne m’intéressent absolument pas. C’est le jour le plus triste de l’histoire de la Formule 1. Il y avait une possibilité de courir cet après-midi mais elle a été refusée parce qu’ils [la FIA, ndlr] n’ont pas voulu installer une chicane. Les équipes Michelin ont toute ma sympathie. Nous courons pour une seule raison : parce que les Jordan courent aussi.
Je ne peux rien faire, je suis équipé de Bridgestone. Ce n’est pas plaisant de faire ça. Ce n’est pas une course, c’est une farce ! Je présente mes excuses aux fans présents ici aujourd’hui et aux millions de téléspectateurs partout dans le monde. C’est pour cette raison que la Formule 1 doit rester un sport… C’est complètement dingue. La FIA doit se calmer, agir raisonnablement et traiter la F1 comme un sport avant qu’il ne soit trop tard et qu’il n’y ait plus aucune once de sport, putain. Aujourd’hui, c’est de la merde.
Le championnat est terminé pour Minardi. On se battait uniquement avec Jordan. Cette course de merde vient d’achever notre saison. Après ce qu’il s’est passé aujourd’hui, on ne pourra plus les dépasser au championnat. C’est plié. Non seulement cette farce l’a mis profond aux équipes Michelin, elle a aussi ruiné la lutte entre Minardi et Jordan qui devenait intéressante. »
[NB : Les deux équipes sont mauvaises et ne jouent jamais les points d’ordinaire. A quatre mois de la fin de la saison, Jordan compte désormais quatre points de plus que Minardi et est assurée de finir devant au championnat.]
CONSÉQUENCES
La Formule 1 peut avoir honte. Elle a beau chercher des coupables, le mal est fait. Pourquoi ne pas avoir annulé l’épreuve ? Ou pourquoi n’a-t-on pas reporté la course, le temps que Michelin produise des pneus à la hauteur ? Tout simplement, pourquoi ??
Après la course, la FIA continue de se ridiculiser en poursuivant les sept équipes chaussées de Michelin, jugées coupables d’avoir refusé de prendre le départ et ainsi d’avoir nui à la réputation de la Formule 1 ! Un mois plus tard, le Conseil Mondial du Sport Automobile fait marche arrière et blanchit les écuries. Ron Dennis, directeur de McLaren, et Christian Horner, directeur de Red Bull, ont en effet avancé un argument implacable en leur faveur : si tout le monde avait pris le départ et qu’un accident mortel s’était produit, l’Etat d’Indiana n’aurait pas hésité une seconde à poursuivre la marque Formule 1 pour homicide !
Ce Grand Prix des Etats-Unis aura d’énormes conséquences pour de nombreux acteurs. Interviewé sur la grille à Indianapolis, Bernie Ecclestone, grand argentier, prononcera ces paroles prophétiques : « L’avenir en F1 n’est pas radieux pour Indianapolis et Michelin ». Résultat : le speedway américain disparaît à tout jamais du calendrier en 2007 et le Bibendum, qui s’est mangé une publicité fantastique et internationale, arrête les frais fin 2006.
Enfin, la règle de l’unique train de pneumatiques en course est jetée à la poubelle en fin d’année. Jamais plus nous ne verrons des pneus qui éclatent sur les circuits… Ah non, pardon, il semble que Pirelli maîtrise encore aujourd’hui ce savoir-faire à la française !
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Did you catch that? We, as a racing-loving community, love to scream at the top of our lungs that Formula 1 is motorsport’s top category. Let me laugh! Hahaha! 14 years ago, F1 ruined its reputation and heritage for good when it hosted its own « race of shame ». A Grand Prix that should never had seen the light of the day.
Close your wee eyes, well just enough to keep on reading, and imagine a race where all the drivers are Grand Prix winners. Can you do it? Now imagine that, in this very same race, there are massive accidents, traitorous weather and so much overtaking that we don’t even know who’s leading!
Well, today, there won’t be any of that.
We’re in 2005. During those ancient times, Formula 1 was #blessed by the genius of Fernando Alonso, howling V10s, and an over-aggressive Juan Pablo Montoya.
And new regulations have bought a new freshness to Formula 1. You see, that year the International Federation of Automobile (FIA) has the brilliant idea to ban tyre change during races. No, you’re not dreaming, a tire set could last two whole hours AND still be competitive. By the way, Pirelli? You guys can take some notes…
Anyway, the game is changing and it favors Michelin big time. The French tyre manufacturer, which supply Renault and McLaren, keeps on winning while Ferrari and Japanese rival Bridgestone suck hard. We are finally witnessing the downfall of the Schumacher-Todt-Brawn-Byrne quartet, as well as fifth-wheeled Barrichello! Today, watching Ferrari lose is almost sad. But back then, it was quite tolerable.
INDY AIN’T PUNCTURE-PROOF
The ’05 United States Grand Prix starts off well, the usual stuff you know. Although drivers must face a hell of a racetrack: the Indianapolis Motor Speedway. ‘Tis the home of Mazzacane’s sole overtake in Formula 1 and home of the famous 500 Miles, a 220-mph-on-average race with 33 madmen behind the wheel. The whole thing is ran on an American oval type of circuit, with four banked corners. However in its Formula 1 configuration, Indianapolis only counts a single 9-degree curve, simply known as « the banking ».
If there’s a driver that isn’t looking forward to go back in the States, it’s Ralf Schumacher. A year earlier, the former Williams driver was victim of a sudden Michelin tyre failure on the middle of the banking. Ralf lost total control of his car and made heavy contact with the concrete wall. This accident knocks the German out for months. And it’s panic at the Williams HQ, the British team has to hire Marc Gené and Antonio Pizzonia as replacements… A shame.
This puncture sure worries us. Was it due to Michelin or to the extreme nature of this corner unique in Formula 1? To clear themselves of responsability, the USGP organisers decide to resurface this part of the track for 2005.
MISTAKES WERE MADE
But it turns out to be a disaster for Michelin! The manufacturer forgets to take into account the tarmac new parameters. The surface will be harder on the tyres. However the Michelin Man completely underestimates the new stress levels experienced on the banking!
And what was bound to happen, happened.
Friday, June the 17th, 2005. Free practice two. As cars were cruising on track, a Michelin tyre from the same Ralf Schumacher explodes on the banking. The German crashes once again against the wall, it’s a carbon copy of his 2004 accident! Fortunately, the world sighed with relief as it watched an unhurt Ralf get out of his Toyota by himself. Yet his weekend is already over. The German refuses to go back on track, he’s getting pretty tyred of Indianapolis… Get it?
It could have ended there. Except Ralf’s replacement, Brazilian driver Ricardo Zonta, also had a puncture in the same session! Michelin is clueless… All decisions made by the manufacturer turn out to be wrong. First, the tyres are analysed: there’s no manufacturing defects whatsoever. Then, they fly by plane a ton of spare tyres, « just in case »: all of them have the same characteristics as the old ones, and therefore the same risks of puncture.
At the end of the day, the terrible news is announced to the teams supplied by Michelin. Bibendum can no longer guarantee the reliabilty of its tyres beyond ten laps! 14 cars, i.e. 70% of the whole F1 field, are at stake right now.
DOWN WITH THE BANKING!
There’s an uproar in the paddock. We are a few hours away from the start of the race and Michelin has just dropped a bomb on everyone. Strangely enough, the ten F1 teams agree to work together and try to find a solution. Well actually, no, not really. Ferrari, a Bridgestone-supplied team, doesn’t really care about the Michelin teams and their struggles.
The FIA is quickly informed, mainly because it governs the event. Max Mosley, FIA president, first suggests the plaintifs to « go easy with the throttle » when approaching the banking. An interesting(?) idea, if we’re not talking about safety, however it’s rejected by the assembly. The team bosses would rather set up a tyre-built chicane in the middle of the gosh darn banking to slow the cars down in a safer way. But the idea in itself of multiple tyre walls in a 220 mph corner to slow everyone down isn’t very… clever.
It could have been a band-aid solution though. But the FIA retorts that the tracks it approves months in advance after careful inspections cannot be modified in a snap of a finger a few hours away from D-Day! To further highlight that Max Molsey ain’t nothing to mess with, the man says that if any part of the circuit were to be modified, the FIA officials would resign from their positions, thus making the race ineligible for the world championship!
MENACE II TEAM OWNERS
On Saturday afternoon, while the catfight between FIA and team principals goes on, cars are still on track for qualifying. No punctures to report, however another event disrupts the session, on a lighter note this time. Ralf Schumacher’s teammate Jarno Trulli clocks the fastest time. This means Toyota takes its first-ever Formula 1 pole position!
So maybe the tyres only explode because the Toyotas are particularly overpowered on this circuit? It could be… the truth is out there. Let’s look at the ’05 regulations: the quali lap must be done on a single attempt, with a race worth of fuel in the tank. But Jarno is Trulli smart. The Italian knew this Sunday was bound to differ from every other Sundays, so he qualified with an empty tank, making his car way more lighter – and faster – than the opposition!
The following events will show you guys that the Italian nose was more than right.
Meanwhile, the team bosses send the FIA packing and rather solve the situation by themselves. It doesn’t matter if the Grand Prix doesn’t count for the championship. After all, the principals could just fill the empty seats! Max Mosley’s ears are burning. The Brit is outraged and threats take on a whole new dimension: if the officials quit and the Grand Prix is considered as a non-championship event, it would jeopardise every single FIA-approved race in the US! And believe me, that’s a lot of races.
ALL HELL BREAKS LOOSE
THE START
We’re on the edge of a diplomatic incident. On Sunday the 19th, when the clock strikes two, no agreement is yet to be found. But it’s too late… On the grid, the Michelin drivers make a sour face. Cars start their formation lap, Jarno Trulli is leading the field. But on the approach of the infamous banked and final corner, the 14 Michelin cars head straight to the pits to retire!
And the spectators don’t know what’s going on! No information filtered out between the first Toyota incident and the start of the race! Maybe Jarno knew but the crowd is Trulli clueless. The heart of billions of children breaks, just like Ralf’s tire did. And what about the Japanese spectators! It’s 4AM in Tokyo, they fought well against Morpheus and its terrible weapon, sleep, only to see this horrible scene on the telly!? Hell no. In the grandstands, the crowd roars its disappointment… Half-empty Bud Lights and genetically modified tomatoes pile up on the trackside.
You’re not mistaken. Six cars will race this afternoon. Six. Cars. And only two of them are F1 racecars.
This is crazy. Pure craziness. The « Michelin spots » on the grid are left empty. This means that the Ferraris of Schumacher and Barrichello, both well qualified, start more than 60 feet ahead of the « GP2s »: Jordan and Minardi.
THE (BRILLIANT) RACE
During 73 laps and 90 minutes of pure torture, only six cars race. Some choose not to broadcast this farce, that is the case with France. Channel TF1 hands back its microphone on the first lap… But it could have been way worse. See, when the lights go out, the Toyota (again!) engine of Jordan driver Narain Karthikeyan almost snaps! Too much emotion…
You guessed it, Michael Schumacher wins the United Shame Grand Prix, maybe the hardest race of his career (next to the 2002 Austrian GP). Original wingman Rubens Barrichello is second, of course. But surprise surprise, Tiago Monteiro puts his Jordan on the podium, the last one for Eddie J.! I have doubts about them celebrating it properly though. Yet both Ferrari drivers pout on the podium whereas Monteiro is so happy he jumps everywhere… like… chill, man. Where’s the merit in all this?? I swear to Senna go see this on YouTube, it’s surreal.
STODDART GETS INVOLVED
To everyone’s surprise, both Minardis of Patrick Friesacher & Christijan Albers, who started last, finish last. Still, they grab seven well-undeserved points. Paul Stoddart, leader of a team on its deathbed since 1985, is over the moon!
« I’m not a slighest bit interested [about the points]. This is the saddest day in Formula 1 racing history. We had an opportunity to race here this afternoon. It was denied by the non-approval of putting in a chicane. The Michelin runners have my sympathy. And the only reason my cars are out there, it’s because the Jordans went out.
I can’t do anything, I’m a Bridgestone runner. I don’t take any pleasure in this. This is not a race, it’s a farce! My apologies go out to the fans that are here today and to the millions and millions of people watching this on TV around the world. This is why Formula 1 needs to be a sport… This is fucking crazy. The FIA needs to get a grip with itself and sort this sport out before there’s no fucking sport to sort out. This, today, is bullshit.
Nine teams, forget Ferrari, had actually decided before this race that unless that chicane is put in, we wouldn’t race. And now there’s three teams competing out there. We should’ve all been out there, we should’ve all been taking part in the race. It was Max Mosley who said that they wouldn’t put the chicane in. He said that in a telephone call with all the team principals, bar Todt, in the room.
The championship is over for Minardi. We were only fighting Jordan. This bullshit race is meant that the season finishes here. We can’t ever overtake the points from today. You know? It’s over. This farce just not only screwed the Michelin runners, it screwed up the fight between Minardi and Jordan that was getting quite good. »
[NB: Both teams are really bad and never have scored points before this race. Now Jordan leads Minardi by four points, four months before the season ends. Jordan is now sure to finish ahead of its main rival.]
CONSEQUENCES
Formula 1 can and should be embarrassed. No need to look for culprits, the harm has been done. Why didn’t the FIA just cancel the event? Or why didn’t they postpone the race to a date when Michelin could provide « safe » tyres? Just… why?
After the race, the FIA continues to make a fool of itself and fines the 7 Michelin teams as they’re found guilty of three charges:
- failing to provide suitable tyres
- failing to take part of the race
- and bringing the championship into disrepute!
Would you believe that? A month later though, the Motorsport World Council backpedals and fines are cancelled. McLaren director Ron Dennis and Red Bull director Christian Horner beat the case by stating the following: if everyone had taken the green flag and a fatal accident had occurred, the state of Indiana would have not hesitated to sue Formula 1 for manslaughter!
This US Grand Prix will have huge consequences for many actors. While interviewed at Indy, Bernie Ecclestone, basically F1’s Scrooge McDuck, pronounced those prophetic words: « The future in Formula 1 is not bright for Indianapolis and Michelin ». As a result, the American Speedway disappeared from the calendar in 2007 and the Michelin Man, which got itself a fantastic publicity stunt, pulled the plug at the end of 2006.
Finally, the garbage one-tyre-set-per-race rule was thrown away at the end of the year. Never again would we see tyres suddenly explode on the F1 circuits… Oh no, wait, it seems that Pirelli still master to this day this French savoir-faire!
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Bonjour,
Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai fichtrement l’impression de me retrouver en arrière de 14 ans en ce moment. Ce qui c’est passé dimanche est du même tonneau que ce qu »on a pu voir dimanche dernier…
Cldt.
Je me souviens, j’étais devant ma télé pour regarder cette course. Franchement je ne pensais pas que l’on prendrait la décision de lancer la course dans ces conditions.