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En Formule 1, tout est beau, tout est joli. Parfois, il arrive que vingt pilotes se battent comme des chiffonniers en piste pendant deux heures un dimanche sur deux. Or tout est bien vite pardonné lorsque ces gladiateurs trempés de sueur s’extraient de leur bolide de course. Qu’entends-je ? Qui a osé évoquer le conflit FISA – FOCA ?!
Déjà plus de 1000 Grands Prix pour un championnat du monde de Formule 1 né en 1950… Ça n’nous rajeunit pô ma bonne dame. Mais avant d’atteindre la sagesse – ou la sénilité – d’une personne de 70 ans, la Formule 1 est passée par toutes les autres étapes ingrates de la vie : des premières dents aux premières déclarations de revenus, en passant par la puberté et la terrible crise d’adolescence qui l’accompagne.
Et le terme crise mérite d’être employé car elle fut à deux doigts de tout foutre en l’air ! Cette période de trouble fait son apparition au beau milieu des années 1970. Le championnat se professionnalise et les sponsors pullulent sur les voitures, à la manière du comédon. Les seventies voient aussi l’avènement de la retransmission télévisée des Grands Prix de Formule 1. La discipline est désormais un business à part entière et ça, un jeune patron d’équipe le voit très bien.
LA RÉVOLTE GRONDE
Vous connaissez Bernie Ecclestone ? Ce monsieur qui ne semble pas avoir d’âge dirige à cette époque l’écurie Brabham. Plus que l’amour du sport, ce qui intéresse « Mr. E » avant tout, ce sont les belles sommes qui découlent du sponsoring et des nouveaux droits TV. Ça tombe bien, il y a de l’argent à se faire !
Depuis sa fondation, la Formula One Constructors’ Association (FOCA) ne peut pas empêcher les organisateurs de Grands Prix de racketter les écuries au moment de reverser les primes. Le pire, c’est que la Commission Sportive Internationale (CSI), branche sportive de la FIA, ferme les yeux sur ce crime. Il fallait que ça change…
Nous sommes en 1974 et Bernie entre dans la danse en prenant les rênes de l’organisation.
Le génie d’Ecclestone réside en sa manière unique de négocier. Les organisateurs ne veulent pas donner plus ?
« On boycotte la course. »
Ils ne veulent pas autoriser plus de voitures sur la grille de départ ?
« On boycotte la course. »
La CSI veut changer les règles pour réduire l’influence grandissante de la FOCA ?
« On boycotte la course. »
Et c’est bien ce dernier point qui va poser problème par la suite. Organisme représentant les écuries (britanniques, certes, mais faut-il rappeler qu’elles sont majoritaires), la FOCA commence à interférer sur un règlement où elle n’est censée avoir aucun droit de regard !
Tôt ou tard, ça allait péter.
LA FISA CONTRE ATTAQUE
En six ans, Ecclestone se construit un petit empire. Les coûts des primes reversées par les organisateurs explosent et parfois, c’est la FOCA elle-même qui se charge d’organiser les Grands Prix ! La FIA perd le contrôle sur son sport et décide (enfin) d’agir. La CSI organise de nouvelles élections en 1978. Et le président de la Fédération Française du Sport Automobile brigue le mandat de généralissime.
Jean-Marie Balestre, un homme très chaleureux, est élu à la tête d’une organisation vieillissante. Il souhaite en redorer le blason. D’ailleurs, il en profite pour faire quelques changements : la CSI devient la FISA, soit Fédération Internationale du Sport Automobile. On ne va pas se mentir, l’objectif de la nouvelle FISA est d’arracher les privilèges obtenus par la FOCA et de négocier directement avec les organisateurs de Grands Prix.
LÉGALISTES ET GARAGISTES
L’élection de Jean-Marie Balestre met le feu aux poudres. Petit à petit, deux clans se forment en Formule 1. D’un côté, nous avons les « garagistes » de Grande-Bretagne dont les principaux représentants sont :
- Brabham
- Williams
- McLaren
- Lotus
- Tyrrell
Les garagisti, surnom affectueux donné par Enzo Ferrari en personne, se contentent de construire un châssis pour y accoler un moteur V8 Ford Cosworth. Une philosophie à l’opposé de celle des grands constructeurs que nous trouvons de l’autre côté du ring, aussi connus sous le nom de « légalistes » :
- Ferrari
- Renault
- Alfa Romeo
Ceux-ci soutiennent naturellement la FISA car Balestre propose des mesures allant en leur sens. Nous l’allons montrer tout à l’heure.
HISTOIRE DE JUPES
La première mesure-phare de Balestre intervient en 1979. Le président de la FISA a encore en travers de la gorge le recul de feue-la CSI face à la FOCA lorsqu’elle a tenté d’interdire les jupes en Formule 1. Le Français remet ça sur le tapis en annonçant l’interdiction des fameuses jupes coulissantes ainsi que la mise en place d’un tas de réformes sécuritaires pour la saison 1981. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça fait grincer des dents.
Au fait, les jupes, késako ?
Dans son éternelle lutte contre le manque d’adhérence quand on roule très, très vite, l’ingénieur Colin Chapman de l’écurie Lotus en vient à utiliser l’effet de sol dans les années 70. Sur les côtés d’une monoplace, l’intérieur des pontons prend la forme d’une aile inversée. La partie est scellée par une « jupe » : un élément en céramique coulissant de haut en bas selon les ondulations du circuit. Pour faire simple, lorsqu’une voiture de Formule 1 commence à rouler vite, de la magie noire crée de l’appui aérodynamique.
Grâce aux jupes, la voiture est plaquée contre le sol et peut prendre un virage jusqu’à 40 km/h plus vite qu’auparavant ! C’est une vraie révolution, bien qu’extrêmement dangereuse puisque les monoplaces n’arrivent pas à suivre face à un tel gain de puissance. Ainsi, le châssis des Lotus se tordait sous la force de l’effet de sol !
TURBOCOMPRESSEUR
Ecclestone ne se laisse pas impressionner et la FOCA tente un coup de poker. Fin 1979, l’organisation fait pression pour interdire les moteurs turbocompressés !
Turbo-quoi ?
On reprend. Dans leur éternelle lutte contre les petits anglois champions du monde avec un budget de trois francs six sous, les grands constructeurs, Renault en tête, dépensent des millions pour acquérir l’arme suprême : le moteur turbo. Une unité de puissance suralimentée est plus petite, plus compacte, plus puissante (en théorie). Mais c’est une technologie très pointue donc très chère à développer.
Il y a conflit d’intérêt entre FISA et FOCA. Balestre se soucie – si on veut – de la sécurité mais cela voudrait dire un chambardement technique majeur et une explosion des coûts en F1. Les équipes FOCA commencent à peine à s’enrichir. Déjà qu’elles refusent de se pencher sur la technologie coûteuse du turbo, alors imaginez le fait de repenser complètement une voiture de Formule 1…
CONFLIT OUVERT
Balestre reste campé sur ses positions. Le Français impose « son » nouveau règlement Technique sans consulter les écuries. Le vase finit par déborder en 1980. Balestre oblige les pilotes à assister à un briefing avant toutes les courses. Les pilotes FOCA boycottent naturellement. En réponse, la FISA appuie là où ça fait mal s’attaque au portefeuille.
Jean-Marie Pervenche aligne les PV pour tous les déserteurs. Mais ces amendes sont systématiquement réglées par les patrons d’équipe ! Balestre menace alors les pilotes incriminés d’exclusion s’ils ne payent pas eux-mêmes. La FOCA pense qu’il bluffe. À tort, puisque le Français compte 5, 4, 3, 2, 1 et à 0, paf ! Il retire la licence de pilote à tout le monde.
Suite à cette nouvelle, les essais libres du Grand Prix d’Espagne sont annulés. Pour passer le temps, des mécaniciens Williams et Brabham jouent au foot dans la ligne droite de départ/arrivée. Le lendemain, la FISA et les écuries légalistes plient bagage. Ecclestone a le circuit de Jarama pour lui tout seul !
Bon, par contre la FISA déclare immédiatement la course hors-championnat, suscitant l’ire de la FOCA. La prochaine course ayant lieu en France, sur les terres de Balestre, Ecclestone songe au boycott. Puis après, la F1 se rendra à Silverstone, fief de la FOCA. Et cette fois-ci, c’est la FISA qui pourrait ne pas faire le déplacement !
C’en est trop pour Goodyear qui fournit des pneumatiques pour la grande majorité du plateau. Le manufacturier décide d’arrêter les frais à la fin de la saison ! Absolument consterné par cette guéguerre entre FISA et FOCA, le géant américain ne veut plus entendre parler de Formule 1…
PIRATES !
Mais lors de la course suivante, au Castellet, Balestre et Ecclestone mettent leurs différents de côté afin de sauver le championnat 1980. Mais la paix n’est que de courte durée, je pense que vous l’avez déjà compris. Le 31 octobre, trois semaines après la clôture du championnat à Watkins Glen, la FOCA annonce en grandes pompes la création d’un championnat pirate ! Onze équipes sont d’ores et déjà inscrites, dont Lotus, McLaren, Brabham et le champion du monde en titre Williams !
Nous sommes à deux doigts d’assister en direct à la mort de la Formule 1.
Équipes FISA comme FOCA reçoivent une pluie de menaces venant de leurs commanditaires… et Jean-Marie Balestre considère un temps mettre la Formule 1 en pause ! Ça n’effraie pas Ecclestone pour autant, le Britannique va même au bout de sa démarche. À Kyalami, en février 1981, la FOCA organise la première course de son propre championnat. Le Britannique se repose uniquement sur les retombées médiatiques d’un tel événement automobile. Mais c’est un échec commercial total !
ACCORDS CONCORDE
Aussi incroyable que cela puisse paraître, Marlboro sauve la discipline en forçant FISA et FOCA à négocier. Les deux signent l’armistice place de la Concorde le 11 mars 1981, quatre jours avant le premier Grand Prix de la saison ! Ces « Accords Concorde » marquent la naissance du championnat du monde de Formule 1 tel que nous le connaissons aujourd’hui. Les pouvoirs sont partagés. La FISA a la mainmise sur les règlements Sportif et Technique, la FOCA s’occupe de l’exploitation commerciale du sport.
Balestre remporte une première victoire. Les jupes coulissantes sont bannies – remplacées par des jupes fixes -, les voitures gagnent 10 kilogrammes et la garde au sol est fixée à 60 millimètres minimum afin de réduire considérablement l’effet de sol. Mais nous ne sommes pas en F1 pour rien, les écuries ont plus d’un tour dans leur sac et exploitent à fond ce nouveau règlement et les failles qui l’accompagnent.
Par exemple, Tyrrell remplace juste avant la pesée son aileron arrière en fibre de verre par un aileron… en plomb, qui doit être soulevé par quatre gaillards ! De son côté, Brabham construit la BT49C, monoplace équipée de suspensions hydropneumatiques. À son bord, Nelson Piquet contrôle manuellement la hauteur de caisse pour être au ras du sol en piste et au-dessus de 60 millimètres au moment des contrôles !
Bien vite, toutes les autres écuries adoptent des systèmes similaires, bien que la solution de Brabham soit la plus perfectionnée. Au courant de ces pratiques illégales, la FISA ferme les yeux. Balestre est spectateur de ce triste spectacle. Lorsqu’il oblige les écuries à utiliser une jupe « confectionnée dans un matériau uniforme et solide », les écuries le prennent au pied de la lettre et se pointent avec des jupes… en caoutchouc ! Et oui, le caoutchouc est un matériau solide, et non liquide ou gazeux…
À la surprise générale, Piquet remporte le championnat 1981.
AFFAIRE DE RÉSERVOIR
Comme dirait l’autre, si vous ne pouvez pas les vaincre, joignez-vous à eux. En 1982, la FISA applique ce dicton à la lettre. Elle bannit les suspensions hydropneumatiques ainsi que les contrôles de garde au sol. Les écuries peuvent désormais racler le bitume en toute illégalité sans être inquiétées par la suite ! Même un pilote au gros cœur comme Gilles Villeneuve est peu confiant au volant de ces monoplaces plus imprévisibles que jamais :
« Les F1 sont soudées à la piste, j’ai l’impression d’être comme le chauffeur d’une locomotive attachée à des rails. Les moteurs sont très puissants. Nous entrons dans les virages à des vitesses incroyables. Les risques sont devenus énormes. »
Les moteurs turbo des légalistes sont de plus en plus perfectionnés et les garagistes de plus en plus désespérés. La roublarde Williams profite d’une énième faille du règlement de la FISA. Il est stipulé noir sur blanc qu’une monoplace doit être remplie de ses liquides (lubrifiants, liquide de refroidissement, etc.) lors de la pesée. Toutefois, rien n’indique à quel moment la voiture doit être remplie desdits liquides… Ainsi, la Williams FW07C court sous le poids minimum grâce à un énorme réservoir d’eau – servant, je cite, « à refroidir les freins » (!) – rempli juste avant la pesée pour atteindre les 580 kilogrammes réglementaires !
Mais à Kyalami, premier round de la saison 1982, toutes les têtes se tournent vers Balestre et Ecclestone. Les deux hommes ont pactisé en secret pendant l’hiver pour mettre au point la fameuse superlicence qui ne ravit vraiment personne. Les pilotes manifestent leur mécontentement en prenant le maquis !
ENTRE DISQUALIFICATIONS ET BOYCOTT
Après cet épisode peu banal, FISA comme FOCA se rendent coup pour coup. Au Brésil, après réclamation des écuries FISA, le vainqueur Nelson Piquet et son dauphin Keke Rosberg se voient disqualifiés à cause de leurs réservoirs. À Long Beach, Ferrari fait un pied de nez aux garagistes et leur montre à quel point une écurie peut être malhonnête. L’aileron arrière a une longueur maximale, OK. Mais qu’en est-il du nombre d’ailerons ? La Scuderia monte donc deux ailerons avant… à l’arrière. Les deux sont mis bout à bout pour former un seul et unique « super aileron » ! Sans surprise, la FOCA porte plainte et Villeneuve perd sa troisième place sur tapis vert.
Excédées, l’ensemble des équipes FOCA décident de boycotter la course suivante, à Imola. Seule Tyrrell, par obligation contractuelle avec ses nouveaux sponsors italiens, aligne ses pilotes pour le Grand Prix de Saint-Marin. Toutefois, le directeur Ken Tyrrell fait honneur à son organisation en portant un tas de réclamations contre les légalistes, toutes plus farfelues les unes que les autres. Par exemple, l’Oncle Ken s’appuie sur une obscure ligne du règlement interdisant les moteurs à turbine. Selon sa logique, les moteurs turbocompressés sont donc illégaux !
SUITE F1
Imola 1982 restera le paroxysme de la guerre FISA-FOCA. Bernie Ecclestone, portant la double casquette président de la FOCA et promoteur de la Formule 1, ne peut plus se permettre de saboter les Grands Prix en faisant appel au boycott. Comment faire de l’argent sinon ? Les équipes FOCA comprennent qu’elles défendent une cause perdue. Peu à peu, les patrons d’équipe passent en douce des accords avec différents motoristes experts en turbocompression : Brabham signe avec BMW, Lotus avec Renault, Williams avec Honda, McLaren avec Porsche.
En 1983, Balestre finit par avoir le dernier mot. Il lui aura fallu cinq ans mais ça y est, les jupes sont définitivement bannies de la Formule 1. Mais en coulisse, c’est bien la FOCA qui est la grande gagnante. Sur le plan sportif, les écuries britanniques raflent tous les titres en jeu de 1984 à 1998. Et sur le plan commercial, les coûts comme les primes continuent d’exploser. La FOCA met la clé sous la porte en 1987 avec la signature de nouveaux Accords Concorde. Désormais, les histoires de gros sous seront gérées par la FOM, un nouvel organisme fondé par… Bernie Ecclestone, of course.
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In Formula 1, everything is nice and pretty. Sometimes, twenty drivers squabble like Roman soldiers on the racetrack for about two hours every other Sunday. But everything is quickly forgiven when these sweaty gladiators leave the cockpit. Whatchu say? Who mentioned the FISA – FOCA war?!
Born in 1950, the Formula 1 world championship is now a 1000 Grand Prix old… Boy, that dates me. But before reaching the wisdom – or senility – of a 70-year-old, Formula 1 went through all the terrible stages of life: from the first teeth to the first tax returns, including puberty and the awkward teenage phase.
And it was close to screwing everything up! This adolescent crisis appears in the mid-1970s. The championship is changing by the minute, becoming more and more professional. Cars have their own blackheads as sponsors swarm over them. During this decade, television coverage becomes a thing in Grand Prix racing. Formula 1 is now a full-blown business and a young team owner is very aware of that.
REVOLT IS BREWING
D’you know Bernie Ecclestone? The man that apparently doesn’t age is running the Brabham team at that time. Yes, Mr. E is a Formula 1 enthusiast but first and foremost, he is a money lover. Good news, there’s money to be made in here. Large and brand-new figures flow thanks to sponsoring and TV rights.
But the teams fell cheated as race organisers didn’t redistribute prize money quite well. And since its foundation, the Formula One Constructors’ Association (FOCA) hasn’t been able to stop this. The worst part is that the Commission Sportive Internationale (CSI, not affiliated with the TV show though), the sports arm of the FIA, always turned a blind eye to this crime. It had to change…
We’re in 1974, Bernie joins the party and takes over the association.
Ecclestone’s genius lies in his unique negotiation technique. The organisers don’t want to give more money?
“We will not race.”
They don’t want to allow more cars on the starting grid?
“We will not race.”
The CSI wants to change the rules to minimize the influence of the FOCA?
“We will not race.”
And that’s the main issue right here. The FOCA is an organisation representing the interests of the (mostly British) Formula 1 teams but now, it starts to interfere in the making of the regulations… where it shouldn’t in the first place!
Sooner or later, things are going to get ugly.
FISA STRIKES BACK
In the span of a few years, Ecclestone builds a little empire. The money flows and the FOCA pretty much makes the calendar. The FIA is losing control over its own sport and (finally) decides to take action. New elections are held at the CSI, in 1978.
Jean-Marie Balestre, a warm-hearted man who happens to be at the head of the French Federation of Motorsport, is now the new president of an aging organisation. Fortunately, he wishes to restore its image. Moreover, Balestre changes a couple of things, starting with the name: the CSI becomes the FISA, i.e. the Fédération Internationale du Sport Automobile. There’s no point in lying, the aim of the FISA is to strip FOCA of its new privileges.
GRANDEES AND GARAGISTES
The election of Balestre is the spark that ignites the fire. During the following years, Formula 1 is divided into two clans. On one hand, you’d have the British “garagistes”, mainly represented by:
- Brabham
- Williams
- McLaren
- Lotus
- Tyrrell
The garagisti philosophy – a nickname kindly given by Enzo Ferrari himself – is to build a chassis around a Cosworth-powered V8 engine. On the other hand, you’d have the big car manufacturers, also known as the “grandees”:
- Ferrari
- Renault
- Alfa Romeo
They don’t share the garagistes way of thinking when building cars though. And they naturally support the FISA because Balestre comes up with rules that benefit them.
SLIDING SKIRT
Balestre’s first main mesure comes in 1979. The FISA president is still infuriated about the time the CSI tried to ban skirts in 1978 and the FOCA said “no”. The Frenchman brings the whole thing up a year later and he announces a lot of safety reforms for 1981, including a ban on sliding skirts. To say the least, that grinds the gears of the FOCA teams.
By the way, F1 cars wore skirts back then?
Well, yes. I mean no, but yes. Since forever, Lotus founder Colin Chapman has relentlessly combatted the lack of grip when driving very, very fast. He found a solution in the seventies with the use of ground effect. Inverted plane wings located inside the sidepods, sealed by a « skirt »: a ceramic element sliding from top to bottom according to the undulations of the racetrack. Put simply, when the car goes fast, there’s some dark magic going on and poof, you have your downforce.
Thanks to the skirts, the car is glued to the track and the cornering speed is improved by nearly 25 mph! This is a revolution. A dangerous one though, because the cars can’t keep up: chassis are bending due to the force of ground effect!
TURBOCHARGER
Ecclestone is not impressed by Balestre’s proposal and the FOCA is making a daring bet. At the end of the 1979 season, the organisation lobbies for the turbocharged engines to be banned!
Turbo-what?
Let’s start again. Since forever, big car companies have relentlessly combatted Anglians winning titles with a budget of approximately a nickel and a dime. Renault being the leader, everyone started to spend millions to acquire the ultimate weapon: the turbocharged engine. A supercharged power unit is smaller, more compact, more powerful (in theory). But that’s a very advanced technology and it requires lots of money.
FISA and FOCA were bound to go to war. Balestre is kind of worried about safety but this would mean a major change in the regulations, leading to a cost explosion. FOCA-affiliated teams are just starting to get rich, they don’t want to roll with turbocharged engines because it’s too expensive, let alone a radical rethinking of how to build a car…
OPEN CONFLICT
From 1979 to 1980, Balestre is messing with the FOCA. The Frenchman tries to break the agreements with the race organisers and he imposes his own technical regulation without the teams consent. The last straw comes after drivers are forced to attend a pre-race briefing. Obviously, FOCA drivers boycott the whole thing. In response, Balestre puts his finger where it hurts the most: the wallet.
« You get a fine, you get a fine, you get a fine!” Just like Oprah, the FISA fines everyone. But the tickets are payed by the team principals! Then, Balestre threatens the deserters. If they don’t pay themselves, they will be banned. They don’t pay so they are banned during the Spanish Grand Prix!
Following this cataclysmic news, the practice sessions are cancelled. Williams and Brabham mechanics play football on the circuit main straight during this spare time. The next day, the FISA and the grandees leave Jarama. Ecclestone has won this battle, however the race will not count for the championship. The FOCA is not impressed. Next race is in France, in Balestre territory, so Ecclestone wants to boycott. Then, we’re going to FOCA-affiliated Silverstone and this time, it’s the FISA that could not show up!
Goodyear can’t stand this anymore. The company provides rubber for the majority of the F1 field but decides to quit anyway at the end of the 1980 season, because of this pathetic war between FISA and FOCA! Goodyear doesn’t want to hear about Formula 1 ever again…
PIRATES!
However, Balestre and Ecclestone find an agreement during the following race, in France. Peace for our time, they say, as the 1980 season is now saved. But a few months later, the FOCA announces that it will host its own championship for 1981! Eleven teams are officially enlisted, including Lotus, McLaren, Brabham and reigning world champion Williams.
Never were we so close to see Formula 1 die.
FISA and FOCA affiliated teams are under hot fire coming from their own sponsors. And Balestre considers pausing Formula 1! Ecclestone doesn’t care and goes all the way. In February 1981, in Kyalami, FOCA hosts the first race of its pirate championship. The British businessman hopes that the media impact will be large. But that’s a huge fail as nobody turns up for this « Formula Libre » event, as they don’t have the rights to use the Formula 1™ name!
CONCORDE AGREEMENT
As unbelievable as this may be, Marlboro saves the day and forces FISA and FOCA to negotiate. The armistice is signed Place de la Concorde on March the 11th, 1981, four days prior to the season-opener, in Long Beach! This « Concorde Agreement » gives birth to the Formula 1 World Championship as we know it today.
Powers are now shared. FISA controls the sporting and technical regulations. FOCA controls the commercial exploitation. And finally, Balestre wins something: sliding skirts are outlawed and replaced by fixed skirts. Also, cars are now 10 kg heavier and the ride height is set to 60 millimetres in order to significantly reduce ground effect.
But we are in Formula 1 for a reason. Teams have more than one trick up their sleeve and they are fully exploiting the loopholes. For instance, Tyrrell needs the strength of four men to mount a lead-based rear wing before the weight check! Brabham comes up with the BT49C, a single seater with hydropneumatic suspensions. Behind the wheel, Nelson Piquet can manually set the ride height to scrape the ground on the track and to be within the 60 millimetres limit during the FISA controls!
Very quickly, all the other teams try to copy although the Brabham one is the most advanced. Well aware of those illegal practices, the FISA turns a blind eye. Balestre can’t do a thing. When he forces the teams to use skirts « made of a uniform and solid material », they take this literally and use rubber skirts! Indeed, rubber is a solid material, as it’s not a liquid nor a gaseous one…
To everyone’s surprise, Piquet wins the 1981 championship.
WATER TANK CONTROVERSY
If you can’t beat ’em, join ’em. In 1982, the FISA decides to ban the hydropneumatic suspensions and the ride height controls altogether. From now on, teams can lower the cars as they please even though it’s still illegal! Even a big-balled driver like the late Gilles Villeneuve is getting worried about driving those unpredictable cars.
« Cars are glued to the track. I feel like a locomotive driver. Engines are very powerful. We are entering corners at incredible speeds. The risks have become enormous. »
The more efficient the grandees turbocharged vehicles are, the more desperate the garagistes become to stay in front. Thus, the wily Williams team capitalises on the poorly written rules. It is said that a car must be filled with its liquids (lubricants, coolants, etc.) on the weighbridge. However, we don’t know when a team must fill up the car… So, the Williams FW07C is running under the mandated minimum weight limit thanks to a huge water tank – supposedly cooling down the brakes (!) – that’s filled up moments before the car is weighed!
But nobody is talking about Williams during the 1982 season-opener in Kyalami. Balestre and Ecclestone worked together to produce the god-awful superlicence. Drivers are not impressed and flee the racetrack to barricade in a hotel room in Johannesburg!
P’S AND DSQ’S
Shortly after this unique moment in Formula 1 history, the FISA and the FOCA take up arms again. In Brazil, FISA teams protest against race-winner Nelson Piquet and second-placed Keke Rosberg. Both are disqualified because of their water-cooled brakes. In Long Beach, Ferrari decides to show the FOCA teams how dishonest one can be. A rear wing must be this length long, fine, but nothing is said about how many wings… So the Scuderia mounts two front wings… at the back! Both are the legal size, but they are located side-by-side, forming one unique « superwing »! Unsurprisingly, third-placed Villeneuve is disqualified.
FOCA teams are infuriated after the disqualification of Piquet and Rosberg and the Ferrari show-off. So they decide to boycott the next race, in Imola. Only Tyrrell will show up because they have to, they just signed a deal with Italian companies. However, Ken Tyrrell tries to sabotage the event, relying on an obscure point of the regulations that outlaws turbine engines. Uncle Ken ridiculously claims that turbocharged engines are illegal de facto!
TO BE CONCLUDED
The 1982 San Marino Grand Prix will go down in history as peak FISA-FOCA war. As a FOCA representative and a Formula 1 promoter, Bernie Ecclestone can’t afford to boycott races anymore. How does one make money then? The FOCA teams know that they defend a lost cause. Slowly, they sign deals with turbocharged engine manufacturer wizards: Brabham with BMW, Lotus with Renault, Williams with Honda, McLaren with Porsche.
And five painful years later, in 1983, Balestre finally outlaws skirts and ground effect vehicles. But behind the scenes, the FOCA is the real winner here. In sporting terms, British teams win all the titles from 1984 to 1998. And on the economic front, prize money still goes up. When the Concorde Agreement is renewed, in 1987, the FOCA closes down. It is replaced by a new body, the FOM, which is ran by… Bernie Ecclestone, of course.
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A Imola en 1982. ATS et Osella ont dis merci à la FOCA.